«Le rêve permanent de l'Union du Maghreb arabe se transformera en réalité dans les mois et les années à venir.» Les chefs de la diplomatie des pays maghrébins comptent reprendre, 5 ans après leur dernier sommet tenu à Alger, les travaux de l'éternel chantier de l'édification de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Le coup d'envoi a été donné vendredi dernier à partir de Rabat (Maroc) par les ministres maghrébins des Affaires étrangères. «La réunion du Conseil des ministres maghrébins des Affaires étrangères constituera un point de départ pour une nouvelle approche de l'Union du Maghreb arabe (UMA)», avait déclaré, récemment, le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, lors d'un point de presse commun avec son homologue marocain, Saad Eddine El-Othmani en visite officielle à Alger. Optimiste, le ministre algérien a fait savoir qu'il y a un grand espoir pour que la réunion des ministres maghrébins des Affaires étrangères soit un point de départ pour l'UMA. «Le rêve permanent de l'UMA se transformera en réalité dans les mois et les années à venir», a-t-il encore souligné. Dans le même sillage, Saad Eddine El-Othmani a indiqué, de son côté, que toutes les conditions permettant de donner une nouvelle dynamique à l'édification de l'UMA sont aujourd'hui réunies. La volonté politique de relancer le chantier de l'UMA, a-t-il expliqué, existe dans chaque pays maghrébin affirmant que «l'année 2012 sera celle de l'UMA». Des rapports étroits unissent les pays du Maghreb et tendent à se consolider et à se renforcer dans les semaines à venir, promettent les deux ministres. Et pour preuve, Mourad Medelci a annoncé un prochain échange de visites des ministres de la Communication de l'Algérie et du Maroc.«Les deux ministres de la Communication algérien et marocain se rencontreront à Alger et à Rabat en vue de renforcer la coopération entre les agences de presse, algérienne «Algérie presse service» (APS) et marocaine «Maghreb arabe presse» (MAP) ainsi qu'entre les radios et télévisions des deux pays», a-t-il précisé, avant d'ajouter que l'Algérie et le Maroc ont devant eux «des perspectives qui leur permettent de consolider leurs relations». A une question sur la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays, M.Medelci a bien précisé que l'Algérie et le Maroc doivent envisager l'avenir non pas seulement sous l'angle des frontières. «Quelle que soit l'importance de l'ouverture des frontières, cela ne doit pas occulter les espoirs», a-t-il expliqué. Répliquant au sujet de la question du Sahara occidental, le ministre algérien a déclaré que «les parties algérienne et marocaine ont convenu que chacun respecte le point de vue de l'autre». «La question du Sahara occidental est entre les mains des Nations unies depuis des années et le restera à ce niveau», a indiqué le chef de la diplomatie algérienne. Et de réaffirmer que la position algérienne est connue à ce sujet: Alger soutient celle de l'Organisation des Nations unies sur ce dossier. Et pour ce faire, le chef de la diplomatie algérienne n'a pas omis de rappeler qu'en 1988, avec la naissance de l'idée de l'UMA (lors d'une rencontre à Zéralda en novembre 1988 du souverain et des chefs d'Etat maghrébins), la question du Sahara occidental existait déjà. Néanmoins, des observateurs avertis relèvent que le dossier sahraoui était et demeure un obstacle majeur pour la marche vers l'unité du Maghreb. Car, le Maroc refuse d'appliquer les résolutions onusiennes sur ce dossier et continue sa politique colonisatrice au Sahara occidental, alors que l'Algérie plaide pour le droit à l'autodétermination des peuples tel que prévu par les textes pertinents de l'ONU sur la décolonisation. Abordant enfin le conflit en Syrie, les deux ministres ont dit que les deux pays partageaient le même point de vue sur cette question, soutenant le plan arabe pour amener le pouvoir et l'opposition à «trouver une solution syrienne». «Le Maroc appelle à l'arrêt de la violence en Syrie, au respect de l'intégrité territoriale de la Syrie, à l'application de l'initiative arabe et refusait toute intervention militaire étrangère», a expliqué le chef de la diplomatie chérifienne. Son homologue algérien a, quant à lui, fait remarquer que l'Algérie et le Maroc suggèrent que la crise syrienne soit résolue dans le cadre de la Ligue arabe. D'où, l'objectif d'encourager le dialogue entre les Syriens pour qu'ils choisissent eux-mêmes le parcours qui conviendrait à la Syrie, a-t-il affirmé. Toutefois, depuis la dernière rencontre entre les deux diplomates, la situation a évolué tant à la Ligue arabe qu'à l'ONU.