Le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci a estimé vendredi à Rabat que la réunion du conseil des ministres maghrébins des Affaires étrangères constituera un «point de départ» pour une nouvelle approche de l'Union du Maghreb arabe (UMA). «Nous avons un grand espoir pour que la réunion des ministres maghrébins des Affaires étrangères soit un point de départ pour l'UMA qui se transformera d'un rêve permanent en réalité dans les mois et les années à venir», a déclaré M. Medelci lors d'un point de presse commun avec son homologue marocain, Saad Eddine El-Othmani, à la veille de la réunion, samedi, de la 30ème session du Conseil des ministres maghrébins des Affaires étrangères. De son côté, M. El-Othmani a indiqué que toutes les conditions étaient réunies pour donner une nouvelle dynamique à l'édification de l'UMA étant donné que la volonté politique existait dans chaque pays maghrébin en affirmant que «l'année 2012 sera celle de l'UMA». A une question sur l'état des relations bilatérales, M. Medelci a indiqué que celles-ci avaient un caractère stratégique, qu'elles étaient sérieuses mais non suffisantes en réaffirmant la volonté d'élargir ces relations à tous les pôles de coopération. «Nous avons devant nous des perspectives qui permettent à l'Algérie et au Maroc de consolider leurs relations, et ce, en agissant jour après jour pour la concrétisation de la volonté politique qui existe dans les deux pays», a-t-il dit. Répondant à une question sur la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays, M. Medelci a souligné «nous devons envisager l'avenir non pas seulement sous l'angle des frontières» en considérant que «quelle que soit leur importance (frontières) cela ne doit pas occulter les espoirs que nous portons pour réunir les conditions d'une plus grande intégration». S'agissant de la question du Sahara occidental, le ministre algérien a déclaré que les deux parties ont convenu que chacun respecte le point de vue de l'autre. «Nous avons convenu de respecter le point de vue de chacun sur cette importante question», a affirmé M. Medelci en rappelant que celle-ci est «entre les mains des Nations-Unies depuis des années et le restera à ce niveau». Il a également réaffirmé que l'Algérie avait «une confiance totale en l'Organisation des Nations unies pour qu'elle aboutisse à une solution satisfaisante pour les deux parties conformément aux résolutions onusiennes''. M. Medelci n'a pas omis à cette occasion de rappeler qu'»en 1989, avec la naissance de l'idée de l'UMA, la question du Sahara occidental existait déjà» avant d'estimer que cette question «ne nous empêchera pas d'avoir des relations bilatérales positives». Concernant le conflit en Syrie, les deux ministres ont indiqué que les deux pays partageaient leurs points de vue sur cette question en soutenant le plan arabe pour ramener le pouvoir et l'opposition à «trouver une solution syrienne». Le ministre marocain a indiqué que son pays appelait à l'arrêt de la violence en Syrie, au respect de l'intégrité territoriale de la Syrie, à l'application de l'initiative arabe et refusait toute intervention militaire étrangère. Pour sa part M. Medelci a fait savoir l'Algérie et le Maroc avaient un dénominateur commun sur ce conflit à savoir la solution arabe au conflit en syrie. «Nous considérons (l'Algérie et le Maroc) que ce conflit doit trouver sa solution dans le cadre de la Ligue arabe», a déclaré M. Medelci en rappelant que l'initiative arabe préconisait une solution syrienne après la réunion de toutes les parties syriennes sans exception». Il a ainsi affirmé que l'objectif est d'encourager le dialogue entre les Syriens pour qu'ils choisissent eux-mêmes le parcours qui conviendrait à la Syrie.