Le Conseil de sécurité a demandé vendredi à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) de mener de plus larges concertations bilatérales, régionales et internationales pour élaborer des options détaillées quant à un éventuel déploiement d'une force régionale au Mali. Les membres du Conseil de sécurité "prennent note des activités de planification stratégique actuellement entreprises par la CEDEAO, et soulignent que celle-ci doit collaborer avec le gouvernement malien par intérim, l'Union africaine, les autres pays du Sahel, les partenaires bilatéraux et les organisations internationales, notamment l'Union européenne, avec le concours du Secrétaire général de l'ONU, en vue de dégager des options détaillées définissant les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement d'une force régionale au Mali", a indiqué à la presse le président du Conseil de sécurité, M. Peter Wittig (Allemagne). Selon lui, le Conseil de sécurité se déclare "disposé à examiner une option pratique et réaliste de la CEDEAO, qui réponde à cette demande". Cette déclaration de l'organe de décision de l'ONU fait suite à l'exposé sur la situation dans la région du Sahel, y compris au Mali, présenté lundi dernier par le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Jeffrey Feltman. Dans ce sens, les membres du Conseil "réaffirment la vive préoccupation que leur inspire la situation en matière de sécurité et sur le plan humanitaire qui continue de se détériorer dans le nord du Mali et le renforcement de la présence d'éléments terroristes, dont Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et les groupes qui y sont affiliés, et ils exhortent tous les groupes rebelles maliens à couper tout lien avec ces éléments". Tout en saluant les efforts de la CEDEAO pour jouer un rôle de médiateur auprès des groupes rebelles maliens qui se dissocient d'AQMI et d'autres groupes terroristes, les membres du Conseil ont demande a toutes les parties, y compris le gouvernement malien par intérim, "à intensifier ces efforts dans le but de trouver une solution politique viable, dans le respect de la souveraineté, de l'unité et de l'intégrité territoriale du Mali." Par ailleurs, le Conseil de sécurité s'est félicité des progrès accomplis dans l'élaboration d'une stratégie intégrée de l'ONU pour le Sahel, en application de la résolution 2056 (2012). Ils notent l'importance d'une coordination internationale, et espère vivement que le Secrétaire général encouragera les organismes des Nations Unies à unir leur action dans la région du Sahel, tout en renforçant la coopération internationale et régionale. Selon le président du Conseil de sécurité, cette instance onusienne "prend note des efforts que déploie l'ONU en vue de mettre au point la stratégie intégrée pour le Sahel dans le cadre d'un processus de consultation, en particulier avec les pays de la région, et l'engage à achever rapidement l'élaboration de cette stratégie". Le Secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques, M. Jeffrey Feltman, avait appelé lundi dernier les membres du Conseil de sécurité et la communauté internationale à soutenir les efforts des Nations Unies dans le développement d'une stratégie régionale intégrée pour le Sahel afin, selon lui, de conforter les capacités des Etats de cette région à maintenir la paix et la stabilité. M. Feltman avait fait le point sur les progrès réalisés dans l'élaboration d'une stratégie régionale intégrée pour le Sahel englobant la sécurité, la gouvernance, le développement, les droits de l'homme et les dimensions humanitaires. Pour lui, une stratégie intégrée "fournit un cadre conceptuel et des priorités stratégiques pour diriger l'engagement de l'ONU au Sahel au niveau régional et établir les bases de consultations et de suivi avec les organisations régionales, les gouvernements et les acteurs clefs dans la région." Il a souligné, en outre, que "les frontières des Etats de la région, longues et poreuses, facilitent les activités de la criminalité transnationale organisée et des groupes terroristes, en particulier dans les zones isolées et faiblement administrées, de même que les trafics d'armes, de drogues et de personnes." Dans le cadre de ce processus consultatif, le Secrétaire général de l'ONU organisera une réunion de haut niveau sur le Sahel le 26 septembre en cours, en marge de la 67ème session de l'Assemblée générale.