Le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, a appelé lundi les membres du Conseil de sécurité et la communauté internationale à soutenir les efforts des Nations unies dans le développement d'une stratégie régionale intégrée pour le Sahel afin, selon lui, de conforter les capacités des Etats de cette région à maintenir la paix et la stabilité. M. Feltman, qui a fait le point sur les progrès réalisés dans l'élaboration d'une stratégie régionale intégrée pour le Sahel englobant la sécurité, la gouvernance, le développement, les droits de l'homme et les dimensions humanitaires, telle que requise dans la résolution 2056 (2012) adoptée le 5 juillet dernier, a assuré le Conseil de sécurité de l'engagement des Nations unies en vue de consolider les capacités des Etats du Sahel à maintenir la paix et la stabilité dans la région. Le secrétaire général adjoint a affirmé que les fragilités profondes qui s'étendent dans l'ensemble du Sahel constituaient une source de profonde inquiétude de la part des peuples et des gouvernements de la région, ainsi que de la communauté internationale et du Conseil de sécurité. Il a souligné, en outre, que «les frontières des Etats de la région, longues et poreuses, facilitent les activités de la criminalité transnationale organisée et des groupes terroristes, en particulier dans les zones isolées et faiblement administrées, de même que les trafics d'armes, de drogues et de personnes.» Associées aux effets de la poursuite du conflit armé interne, «ces différentes menaces sapent le développement économique», a expliqué cet ex-secrétaire d'Etat adjoint américain chargé du Moyen-Orient. M. Feltman a indiqué que, dans le cadre de ce processus consultatif, le secrétaire général de l'ONU organisera une réunion de haut niveau sur le Sahel le 26 septembre en cours, en marge de la 67e session de l'Assemblée générale. Nécessité de la nomination d'un envoyé spécial Le secrétaire général de l'ONU est convaincu, a ajouté M. Feltman, que la question du Sahel nécessite une attention et un suivi soutenus, notamment par la nomination d'un envoyé spécial. Le secrétaire général adjoint a, en outre, mis l'accent sur la situation humanitaire que vivent les populations du Sahel, dont le niveau de gravité et d'urgence, cette année, est le troisième depuis 2005. On estime à plus de 18 millions le nombre de personnes exposées au risque d'insécurité alimentaire en 2012, plus d'un million d'enfants de la région étant menacés de malnutrition aiguë.