Le moudjahid Abdelhafid Amokrane a affirmé, samedi à Alger, que le commissaire politique "a joué un rôle important" durant la révolution nationale et "a grandement contribué à la diffusion de ses principes". Le rôle de commissaire politique "est devenu plus important" après le congrès de la Soummam qui a contribué à l'organisation et à la structuration de la révolution, a souligné M. Amokrane lors du Forum de la mémoire organisé par l'Association "Mechaal Echahid", au siège du quotidien El Moudjahid, sous le slogan "Le rôle du commissaire politique durant la révolution algérienne", en hommage au défunt moudjahid Al Hachemi Hadjres, à l'occasion du 1er anniversaire de son décès. Il a ajouté que "les commissaires politiques furent les premiers artisans de la révolution", car ils étaient imprégnés de valeurs religieuses et jouissaient d'une grande expérience politique. Parmi les missions assignées au commissaire politique durant la révolution, celle liée à l'aspect financier, a indiqué M. Amokrane, précisant que ce dernier était chargé de collecter des cotisations auprès des citoyens au profit de l'armée de libération nationale (ALN) et de distribuer des primes au profit des familles de chouhada et soldats. La mission du commissaire politique ne consistait pas uniquement à assurer la coordination entre les volets politique et militaire, mais concernait également la consultation en matière de renseignements qui parvenaient aux responsables des wilayas historiques, a ajouté Amokrane. Pour sa part, le Directeur général des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi a souligné l'importance de la mission assurée par le commissariat politique pendant la guerre de libération et après l'indépendance, rappelant des hauts faits du défunt moudjahid Al Hachemi Hadjres qui insistait pour "l'écriture de tous les hauts faits de la révolution afin de perpétuer la mémoire". Le défunt Hadjres était "un commissaire politique exceptionnel" lors de la révolution et a oeuvré à souligner l'importance de la revue "El-Djeich" dans la presse nationale lors des années 60 et 70", a indiqué M. Chikhi, précisant que les centres d'information relevant de l'armée nationale populaire (ALN) ont été créés grâce à lui. Le moudjahid Mahmoud El Bey qui était commissaire politique dans la wilaya IV historique a pour sa part appelé à donner "une plus grande importance au volet politique de la révolution" qui, selon lui, "n'a pas jouit du même intérêt accordé au volet militaire dans l'écriture de l'histoire". Le commissaire politique "a œuvré à la généralisation de la révolution" à travers l'ensemble du territoire national" et à lever l'équivoque sur les contrevérités que la France essayait de répandre au sujet de la révolution nationale". Il s'agit là, a-t-il dit, d'un travail qui exige "un discours politique accessible" même pour le plus simple citoyen, a-t-il ajouté. Dans son intervention, le Moudjahid Salah Benkobbi a souligné que "les missions confiées au commissaire politique avaient fait de lui la première cible des services secrets français", ajoutant que les commissaires politiques "ont été victimes des méthodes de torture les plus ignobles dans les geôles et prisons françaises". "La généralisation de la révolution a poussé ses artisans à œuvrer pour une meilleure intégration des étudiants pour les habiliter à assumer le rôle de commissaire politique".