La guerre de libération nationale n'est pas le fait du hasard. C'est une lutte armée intelligemment organisée et structurée grâce aux missions assignées aux responsables qu'on appelait communément au temps de la révolution commissaire politique. « La lumière est souvent faite, au cours des colloques sur l'histoire et des rencontres commémoratives, sur la lutte armée qu'a menée le peuple algérien pour le recouvrement de sa souveraineté et son intégrité territoriale, sans pour autant prêter attention au rôle du commissaire politique, pilier structurant de la moindre opération aux grandes embuscades ciblant les soldats français ». C'est l'avis des moudjahidine présents, hier, au forum d'El Moudjahid à l'initiative de l'association Machaâl Chahid pour rendre hommage au défunt moudjahid Hachemi Hadjeres, une année après sa mort, et s'étaler sur les différentes missions assignées aux commissaires politiques dans l'orientation de lutte armée.MM. Abdelhafid Amokrane, Mahmoud El Bey et Abdelmadjid Chikhi, amis du défunt, ont fait connaître à l'assistance le rôle qu'avait joué le défunt en tant que commissaire politique. Selon les conférenciers, le congrès de la Soummam a défini les missions et confié les rôles en fonction de l'aptitude de chaque responsable. « Hadjeres était un grand homme. Son humilité avait fait de lui une référence », a reconnu M. Amokrane ajoutant que le défunt avait accompli ses missions dans les rangs de l'ALN et l'ANP. Pour ses frères de combat, Hachemi Hadjeres figurera, à jamais, parmi ceux qui ont aidé au déclenchement de la lutte armée et son extension dans toutes les régions du pays, y compris dans les zones enclavées. Déployés dans tout le pays, les commissaires politiques se sont vu confier les tâches les plus complexes, suscitant l'appréhension des autorités et de l'armée françaises. Lesquelles préféraient anéantir un commissaire politique qu'attaquer une katiba de plus 100 soldats. C'est dire l'importance du commissaire politique et l'ampleur des risques qu'il encourait. « Le commissaire politique indiquait aux moussabiline l'axe à suivre pour mener leur embuscade, se chargeait de la collecte des dons au profit de la révolution et restait à l'écoute des familles des chouhada et djounoud et leur prêtait main forte, financièrement et moralement », témoignent les invités du forum. En somme, le commissaire politique était le trait d'union entre les comités populaires du FLN et de l'ALN. Il faisait face à la propagande de la France coloniale tout en sensibilisant les Algériens, surtout la population rurale, sur les objectifs de la lutte armée et la nécessité de rejoindre les rangs de l'ALN.