L'association des Amis de la RASD (AARASD) a souhaité l'élargissement du mandat de la Minurso à la protection des droits de l'homme dans les territoires occupés suite à la dernière visite d'un responsable onusien au Maroc et au Sahara occidental. "Cette mission qui a suscité tant d'attentes, va-t-elle être capable de faire bouger les lignes et peser en faveur de l'élargissement du mandat de la Minurso", s'est demandée l'AARASD, dans sa dernière lettre Sahara Info, reçue jeudi par l'APS. Pour l'association, basée à Paris, c'est "d'abord à la France de bouger et de lever son +véto+ " au Conseil de sécurité qui empêche, selon elle, l'élargissement du mandat de la Minurso (Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental). Pourtant, constate l'AARASD, le conseiller diplomatique du président François Hollande l'avait assuré dans un courrier adressé en juin. "La France est attachée au droit international et au respect des droits de l'homme", dont tous les citoyens du monde, y compris les habitants du Sahara occidental, doivent pouvoir bénéficier. Elle continuera à soutenir les efforts de négociation et de pourparlers informels sous l'égide des Nations unies en faveur des droits des populations locales", écrivait-il en substance. Le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, l'Argentin Juan Mendez, s'était rendu successivement au Maroc et au Sahara Occidental, du 15 au 22 septembre. Au terme de cette visite, il a déclaré qu'il avait reçu des "témoignages crédibles faisant état de pressions physiques et mentales excessives sur des détenus au cours d'interrogatoires". "Bien que la pratique des traitements cruels persiste dans les affaires criminelles ordinaires, il ne devrait pas être surprenant que des actes équivalant à la torture soient commis à l'occasion d'événements particulièrement intenses, tels que des grandes manifestations, perçues comme une menace à la sécurité nationale ou des actes de terrorisme", a souligné M. Mendez. Tout en signalant que cette visite était "fortement espérée par tous ceux qui subissent l'arbitraire et la cruauté du Mahkzen", l'AARASD observe que sur le terrain les prisons suivant le témoignage "amusé" de Juan E. Mendez ont été repeintes, mais les tribunaux condamnent toujours à de lourdes peines. Elle en veut pour preuve la condamnation, le 25 septembre, de 14 prisonniers sahraouis par le tribunal d'El Ayoun occupée, à des peines de 8 mois à 3 ans pour toujours le même délit d'opinion : l'engagement en faveur de l'autodétermination du Sahara. L'Association rappelle également que les "24 de Salé" en détention provisoire et "illégale" depuis novembre 2010, devraient être jugés par un tribunal militaire d'exception le 24 octobre. Ces derniers, en tant que civils, continuent de refuser un procès d'exception et réclament un procès civil équitable.