Intervention - Il y a urgence à mettre un terme aux violations flagrantes des droits humains au Sahara occidental par les autorités marocaines. «Nous renouvelons notre appel pour votre intervention urgente afin de mettre fin à ces pratiques graves qui se produisent dans un territoire sous la responsabilité de l'ONU en attente de l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui et permettre à la Minurso (Mission des Nations unies de remplir ses fonctions en toute transparence et en toute liberté", a écrit Mohamed Abdelaziz, cité par l'agence de presse sahraouie SPS. Evoquant le transfert par les autorités d'occupation marocaines du prisonnier politique sahraoui Bakay Al-Arabi à la prison locale de Rabat, le président sahraoui a souligné qu'en agissant ainsi, ces autorités «persistent à intimider les Sahraoui, mais tentent également d'entacher les activités de la résistance pacifique pour réprimer tous ceux qui réclament leurs droits légitimes ou s'expriment en faveur de l'indépendance du Sahara occidental». Dans la même lettre, le président Abdelaziz a dénoncé «la détérioration de la situation des prisonniers politiques sahraouis constamment exposés aux différentes formes de torture physique et psychologiques et contraints de signer des procès verbaux préparés à l'avance». Le secrétaire général du Front Polisario a réitéré, dans ce cadre, la nécessité de mettre en place un mécanisme onusien pour la surveillance et la protection des droits de l'homme au Sahara occidental pour permettre à la Minurso de remplir ses fonctions, à savoir l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination du peuple sahraoui et la protection des droits de l'homme. Toujours concernant les violations des droits des Sahraouis par le Maroc, le séjour du rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, qui se poursuivra jusqu'au 22 septembre en cours, est l'occasion idoine pour toutes les associations et les victimes de tortures de présenter directement leurs doléances à l'Argentin, Juan Mendez. Une petite revanche pour ces associations sur un Etat dont les représentants ne cessent de clamer que le recours à la torture est bien révolu. Dans ce cadre, Juan Mendez et la délégation l'accompagnant, ont visité la triste prison noire (carcel negra) d'El Ayoun occupée sous de strictes mesures de sécurité, ont indiqué des sources judiciaires sahraouies sur place. La délégation a visité le groupe des prisonniers politiques sahraouis de la ville de Dakhla occupée qui l'ont exprimé leurs revendications pour l'autodétermination du peuple sahraoui et les dures conditions et les mauvais traitements auxquels ils sont soumis, en violation des droits et des conventions internationales. M. Mendez a également rencontré le membre du comité contre la torture, président des victimes des mines de Dakhla, Hassana Elouali, qui l'a informé sur le déroulement des procès iniques, les mauvais traitements dont sont victimes les prisonniers politiques sahraouis. Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture a aussi rencontré des mineurs sahraouis qui ont été victimes de viol à l'intérieur des cellules de la prison noire, a ajouté la même source.