Des politiques et des militants français des droits humains structurés dans l'Association des Amis de la Rasd (AARASD) ont appelé mercredi les plus hautes autorités de leur pays à reconnaître le droit "inaliénable" à l'autodétermination du peuple sahraoui. "Il est temps que notre diplomatie, que nos élus prennent la mesure du droit inaliénable à l'autodétermination du peuple sahraoui, de la détermination de ce peuple qui depuis 37 ans n'a jamais varié ni cédé", ont-ils écrit dans leur dernière Lettre Sahara Info, parvenue à l'APS. Tout en rappelant la déclaration du président François Hollande, à la Conférence des ambassadeurs, sur l'"urgence" pour la France de peser partout et en toute transparence, en faveur du respect des droits de l'homme, les Amis de la Rasd attendent que la France "joue enfin tout son rôle" au Conseil de sécurité en "levant le verrou" qui bloque l'élargissement du mandat de la MINURSO. Ils se sont, à cette occasion, félicités de la mission "importante" que réalise la Fondation américaine Robert Kennedy, pour la justice et les droits de l'homme, au Sahara occidental depuis le 24 août 2012, et qui doit se rendre dans les camps des réfugiés sahraouis dès mercredi. Aux yeux de l'AARASD, cette mission traduit des "engagements de poids" de la part de la société civile américaine et de responsables associatifs proches de l'administration démocrate. "(C'est) une Mission civile qui doit embarrasser au plus haut point les autorités marocaines, qui n'ont pas réussi cette fois-ci à empêcher les contacts et la libre expression sahraouie. La délégation les a tous rencontrés, les hommes et les femmes courage du Sahara occidental... Aminatou Haïdar, Brahim Sabbar et bien d'autres anciens disparus et prisonniers et militants associatifs", s'est-elle réjouie. Pour l'Association, qui compte en son sein des députés et hommes politiques français, les négociations entre le Maroc et le Front Polisario pour trouver une solution à un conflit régional vieux de plus de 35 ans sont au "point mort". "Les institutions des droits de l'homme, Comité de l'ONU contre la torture, Conseil des droits de l'Homme et même le Congrès américain, ne respectent plus une +retenue de bon ton+ mais épinglent régulièrement le Maroc sur la manière dont ses autorités policières et judiciaires se conduisent au Sahara occidental", relève-t-elle. L'AARASD qui signale que, dès son retour de mission, la Fondation Kennedy fera un rapport, mentionne que cette dernière appelle, dès à présent, à l'élargissement du mandat de la MINURSO au contrôle du respect des droits de l'homme au Sahara occidental. La visite de la fondation Robert Kennedy intervient alors le secrétaire général des Nations-Unies, M. Ban Ki-moon, a renouvelé sa confiance en son envoyé personnel pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, réaffirmant que les termes de la médiation onusienne dans le conflit opposant le Maroc au Front Polisario demeuraient "inchangés". La Fondation avait déjà visité la région et élaboré un rapport en la circonstance, début 2011.