Les violences se poursuivaient lundi en Syrie, où des dizaines de personnes sont mortes dans des bombardements et des affrontements entre rebelles et forces du régime, alors que les appels à une transition politique en vue de mettre fin à la crise dans ce pays se multiplient. L'armée régulière syrienne continuait dans la journée ses bombardements à Deraa (sud), Homs et Alep, ainsi que la ville de Salqine, dans la province d'Idleb (nord-ouest) pour déloger les rebelles, selon l'observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Au total, 36 personnes, dont 29 civils, ont été tuées dans les violences à travers le pays, selon l'OSDH. Au moins cinq personnes, dont une femme et son père et un rebelle, ont péri dans le pilonnage de Tafas, et plusieurs autres personnes ont été blessées, dans la province de Deraa, selon l'ONG. Dans la région de Homs, un homme a été tué dans une tentative d'assaut de la localité de Semaalil. Près de Damas, le chef d'une brigade rebelle a été tué dans les combats avec l'armée, a précisé l'ONG. Par ailleurs, dans la province d'Idleb (nord-ouest), au moins 21 personnes ont été tuées dans les bombardements de l'aviation syrienne à Salqine. Entre-temps, des combats d'une violence inouïe continuent d'opposer les forces du régime aux rebelles notamment à Alep, ville stratégique pour les deux camps qui annoncent des avancées sur le terrain. L'armée régulière tente de reprendre la ville en ayant recours à des bombardements visant les quartiers où sont retranchés les groupes rebelles. Dimanche, le journal pro-gouvernemental Al-Watan a rapporté que 235 insurgés ont été tués dans des combats dans le nord d'Alep. Pour sa part, l'OSDH a indiqué que les tirs de mortier des rebelles avaient endommagé deux hélicoptères sur un aéroport militaire dans la région d'al-Nairab. La veille, les violences ont tué 126 personnes dans le pays, dont 48 civils, selon l'OSDH. Ces violences interviennent alors que les appels à une transition politique dans le pays se multiplient en vue de mettre fin à la crise qui dure depuis plus d'une année, faisant plus de 30.000 morts. Lors d'une réunion lundi au Caire, les délégués permanents et hauts responsables de la Ligue arabe ainsi que les représentants de la commission politique et sécuritaire du Conseil de l'Union européenne (UE) ont souligné que la paix juste et globale au Proche-Orient est vitale pour la stabilité de de la région. Dans un communiqué diffusé à l'issue de la réunion, les deux parties ont "dénoncé toute forme de violence et de tuerie en Syrie", en exprimant leur "préoccupation" quant à la dégradation de la situation humanitaire dans ce pays. Elles ont notamment insisté sur la nécessité de mettre fin à l'effusion de sang et la préservation de l'intégrité territoriale de la Syrie. Les responsables arabes et européens ont saisi l'occasion pour appeler à une transition politique en Syrie dans la cadre du respect des aspirations du peuple syrien. Cette réunion intervient au lendemain d'une rencontre à Damas entre le représentant de l'émissaire international Lakhdar Brahimi et le ministre syrien de la Réconciliation nationale, Ali Haidar. Le représentant de M. Brahimi s'était également entretenu avec le porte-parole en Syrie de l'Armée syrienne libre (ASL, rébellion), le colonel Qassem Saadeddine, ainsi que d'autres représentants de cette armée. Lakhdar Brahimi qui a succédé le mois dernier à Kofi Annan comme émissaire des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, avait estimé lors de son intervention devant le Conseil de sécurité de l'ONU la situation dans ce pays était "extrêmement grave" et qu'elle se "détériorait de jour en jour". L'émissaire international, qui s'est rendu récemment en Syrie, où il a rencontré le président syrien Bachar Al-Assad et les membres de l'opposition, avait affirmé qu'il allait "retourner dans la région" avant de revenir pour présenter au Conseil de sécurité ses "idées sur la manière de procéder à l'avenir".