Les contours du paysage politique tunisien viennent de se préciser davantage avec la création du Front populaire, une coalition de partis qui constitue un troisième pôle politique aux côtés de la Troïka au pouvoir et de la Troïka de l'opposition, ont indiqué des sources partisanes. Le Front populaire se veut une alternative aux deux autres pôles, à savoir la Troïka au pouvoir qui regroupe le Mouvement Ennahdha, le Parti du congrès pour la République et Ettakatol et la Troïka de l'opposition qui regroupe Nidaa Tounès (Appel de la Tunisie) et le Parti républicain, ont précisé les mêmes sources. Le nouveau pôle politique qui comprend des partis de gauche et nationalistes entend barrer la route, lors des prochaines échéances, aux Mouvement Ennahdha et Nidaa Tounès (opposition). Les dirigeants du Front populaire ont exprimé leur détermination à barrer la route aux deux autres pôles politiques tunisiens, soulignant que leur nouvelle coalition est la meilleure alternative pour gouverner le pays durant la prochaine étape et réaliser les objectifs de la révolution du 14 janvier 2011 qui a renversé le régime de Benali. Après la chute de l'ancien régime, la scène politique comptaient près de 160 partis dont certains ont constitué de grands pôles politiques, d'autres ont rejoint un grand parti alors que certains ont formé des alliances. Ces alliances et coalitions partisanes dont l'objectif est de se préparer aux prochaines échéances électorales coïncident avec la polémique grandissante autour de la date d'expiration du mandat de l'Assemblée constituante et du gouvernement transitoire, issu de cette Assemblée, au point où les forces de l'opposition craignent que le pays ne connaisse de nouveau la crise, après le 23 octobre prochain, date fixée pour la finalisation de l'élaboration de la constitution. Mais la troïka au pouvoir qui s'est engagée à finaliser l'élaboration de la constitution avant la fin de l'année en cours avait souligné que la période de transition "n'arrivera à son terme qu'après la réalisation de ses objectifs", à savoir : la mise en œuvre de la nouvelle constitution et l'entrée en activité des institutions issues de celle-ci. Les partis de la coalition au pouvoir avaient mis en garde contre une tentative de "renversement de la légitimité électorale" que constitue l'assemblée constituante de laquelle est issu le gouvernement transitoire, imputant la responsabilité d'une telle situation à toute partie "qui adhérerait à cette voie douteuse". Ils ont "rejeté toutes les tentatives de reproduction de l'ancien régime et de retour à la bipolarité et au régime despotique". La troïka au pouvoir a salué les initiatives relatives à la création des trois nouvelles instances : la haute instance indépendante pour les élections, l'instance indépendante chargée de la réforme de l'information et de la communication et l'instance provisoire de la magistrature, réaffirmant son "engagement" à proposer un calendrier final au processus constitutif, afin de réaliser l'entente entre tous les acteurs nationaux de la Tunisie. Ainsi, le chef du mouvement Ennahda, cheikh Rached Ghannouchi a proposé l'organisation des prochaines législatives au plus tard l'été prochain. Le chef du gouvernement transitoire et secrétaire général du mouvement Ennahda, Hamadi Jebali a indiqué pour sa part que les prochaines législatives ne dépasseront pas les premières semaines de l'été 2013.