Le président du parti "Nidaa Tounès" (L'Appel de la Tunisie), M. Beji Caïd Essebsi, a critiqué jeudi le gouvernement de la coalition tripartite, estimant que la transition démocratique en Tunisie est en panne, ce qui pourrait conduire le pays vers "l'abîme" d'autant plus que la légitimité du gouvernement prendra fin le 23 octobre prochain. Lors d'une conférence de presse, il a affirmé que l'actuel gouvernement cherchait à "bouleverser le modèle social", et penchait pour la "tolérance" envers des salafistes prônant la violence. M. Essebsi a plaidé pour "un large consensus politique", estimant que le gouvernement de Hamadi Jebali a échoué dans sa mission et a donné une mauvaise image de la Tunisie. Il a de ce fait appelé à former un nouveau gouvernement et à réduire le nombre de ses membres, recommandant de charger des personnalités indépendantes des ministères de souveraineté. La scène politique connaît une large polémique autour de la fin de la légitimité de l'Assemblée constituante et du gouvernement transitoire issu de cette dernière. L'opposition estime que le pays entrera dans une phase d'illégitimité après le 23 octobre prochain, date butoir pour le parachèvement de l'élaboration de la constitution. Le mouvement "Nidaa Tounès" avait publié un communiqué dans lequel il a mis en garde contre la volonté de l'Assemblée constituante et de l'actuel gouvernement à maintenir la deuxième période de transition, appelant à la tenue d'élections générales avant la fin de l'année en cours. Le président du gouvernement provisoire et secrétaire général du mouvement Ennahda, M. Hamadi Jebali, a pour sa part souligné que son gouvernement oeuvrait pour la tenue des élections le 20 mars prochain. Il a estimé par ailleurs qu'il est impératif de préserver les acquis de la révolution, d'élaborer la constitution sur la base d'un consensus et de garantir des élections libres et transparentes. L'autre problématique qui se pose sur la scène politique consiste en la nature du régime politique à adopter dans la constitution. Le mouvement Ennahda qui détient plus du tiers des sièges à l'Assemblé plaide pour l'adoption d'un régime parlementaire, alors que les autres formations politiques optent pour "un régime présidentiel modifié" où le président de la république est élu directement par le peuple et jouit de véritables prérogatives.