Un "front populaire" regroupant une douzaine de partis de gauche a été créé en Tunisie pour former une coalition d'opposition à l'alliance au pouvoir dominée par les islamistes du parti Ennahda, a annoncé lundi le Parti ouvrier tunisien (POT). "Un +front populaire+ a été créé dimanche soir à Tunis réunissant douze partis de gauche et un groupe de personnalités indépendantes et reconnues pour leur militantisme", indique le communiqué du POT sur sa page officielle sur Facebook. Ce front se veut une alliance d'opposition à la coalition au pouvoir réunissant Ennahda et deux partis de centre-gauche, le Congrès pour la République du président Moncef Marzouki et Ettakatol. Il se pose en alternative à une alliance embryonnaire d'opposition formée par le Parti Républicain (centre) et Al Massar (La Voie, gauche) autour de Nida Tounès (l'Appel de Tunisie), le nouveau parti de l'ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi, qui a conduit la Tunisie aux élections d'octobre 2011 après la chute de Zine El Abidine Ben Ali. L'Appel de Tunisie, qui connaît une popularité croissante depuis sa création en juillet, et ses alliés ont indiqué songer à se présenter ensemble lors des élections prévues en mars 2013. L'organisation de ce prochain scrutin dépend de l'adoption par l'Assemblée nationale constituante (ANC, élue en octobre 2011) d'une nouvelle Constitution d'ici octobre prochain. La rédaction de la loi fondamentale a cependant pris du retard. L'opposition tente de s'organiser depuis plusieurs mois, tout en accusant Ennahda de dérive autoritaire et d'organiser une islamisation rampante de la société.