La Caravane du film révolutionnaire algérien qui a été lancée lundi depuis Nanterre (région parisienne) à l'initiative de l'association "Lumières" se veut une "passerelle" entre différentes générations de cinéastes, de comédiens et de citoyens résidant en France, a indiqué le Secrétaire d'Etat chargé de la communauté nationale à l'étranger, Belkacem Sahli. "C'est une initiative qui relie le cinéma et l'histoire à l'avenir", a-t-il déclaré en marge de la cérémonie officielle de lancement de cette caravane qui sillonnera, du 15 au 17 octobre, Nanterre, Colombes et Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine. S'exprimant devant un parterre composé essentiellement de responsables consulaires, d'artistes et de comédiens algériens et français, il a indiqué que le propos "n'est pas uniquement d'évoquer la Mémoire, mais surtout de mettre tout en avant, cinquante ans après l'indépendance, de sauvegarder cette mémoire et de la transmettre aux générations futures". "Inculquer cette histoire aux enfants de l'immigration est en soi un facteur de stabilité, de bonne intégration dans la société où ils vivent", a ajouté M. Sahli qui effectue depuis samedi une visite de travail en France. Le Consul d'Algérie à Nanterre, Abdelkader Dehandi, a rappelé, à cette occasion, que la cinématographie algérienne est née, en 1957, au cours de la lutte de libération nationale lorsque René Vautier (qui s'est excusé de son absence à la cérémonie), militant anticolonialiste, a proposé aux dirigeants du peuple algérien en lutte de se doter d'un instrument audiovisuel, de nature à témoigner au niveau international de la réalité de son combat dans le maquis et de la justesse de sa cause. Pour le diplomate, le thème du film révolutionnaire ne s'est pas seulement exprimé dans des œuvres produites en Algérie, mais également dans le cinéma de la diaspora qui, selon lui, a enrichi l'écriture, les angles de vue et les techniques de mise en scène. La cérémonie de lancement de la Caravane a été suivie par la projection, à la Maison de la musique de Nanterre, du film Mostefa Ben Boulaïd d'Ahmed Rachedi, qui s'est vu décerner l'Olivier d'Or du meilleur film historique à la première édition du Festival du Film de Ghaza (déc 2009). Initiée par l'Association "Lumières", en partenariat avec le secrétariat d'Etat chargé de la communauté nationale à l'étranger, la caravane du film révolutionnaire algérien est forte d'une quinzaine de personnes dont des cinéastes, des réalisateurs et des comédiens. Elle se propose d'aller à la rencontre de la communauté nationale à l'étranger, notamment les jeunes, pour faire "toute la lumière" sur 50 ans de cinéma algérien. Outre un cocktail de 13 minutes résumant les 50 ans du film révolutionnaire algérien, d'anciens longs métrages à succès, à l'instar de Chroniques des années de braise, Patrouille à l'Est et Moisson d'acier, de nouvelles réalisations comme Ben Boulaid ainsi que des expositions sur le cheminement du film révolutionnaire, depuis les années 1970, constituent le gros de cette manifestation, qui intervient à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie et à la veille de la commémoration du 51e anniversaire des massacres du 17 octobre 1961 à Paris.