Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a indiqué vendredi à Bamako que l'Algérie a développé et prôné, dès le début des événements survenus au Mali, une approche globale pour une sortie de crise, bâtie autour d'objectifs stratégiques. Il s'agit de la préservation de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale du Mali, du parachèvement de la mise en place d'autorités de transition fortes et représentatives, ainsi que la recherche d'une solution politique négociée impliquant les acteurs qui se démarquent, sans équivoque, du terrorisme et du crime transnational organisé et qui renoncent à toute atteinte à l'intégrité territoriale du Mali, a souligné M. Medelci dans une allocution devant les participants à la réunion du groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali. Il s'agit également, a-t-il expliqué, du déploiement de l'administration malienne sur tout son territoire, de la lutte continue et permanente contre le terrorisme et le crime organisé, tout comme la prise en charge, par la communauté internationale, du volet humanitaire. Pour M. Medelci, cette approche véhicule une démarche et une logique complémentaires. La logique qui anime cette approche de l'Algérie vise à opérer une décantation pour isoler les groupes terroristes et ceux affiliés au crime transnational organisé, des groupes de la rébellion malienne, qui doivent, d'une part, admettre et reconnaître que l'intégrité du Mali n'est pas négociable, et, d'autre part, se démarquer clairement et sans équivoque, des groupes terroristes et ceux affiliés au crime transnational organisé, a ajouté M. Medelci. Ces deux conditions et ces deux préalables attesteront de leur volonté de rester dans la communauté nationale malienne débarrassée des fléaux du terrorisme et du crime organisé, et seront éligibles pour devenir acteurs de paix et d'une solution négociée, a-t-il souligné. En même temps, il importe d'impliquer et d'associer dans la recherche d'une sortie de crise, les représentants des populations du nord et donner suite à leurs revendications légitimes ayant trait à leur émancipation et à leurs conditions de vie, ainsi qu'à leur participation aux processus de prise de décision nationale. Cette approche stipule aussi que les Maliens sont les acteurs principaux dans la recherche de solutions à leurs problèmes et dans la définition de la réponse nationale aux défis auxquels ils font face. Le devoir de la communauté internationale est de les aider à conserver ce leadership et de les soutenir en renforçant notamment leurs capacités nationales. Une transition apaisée et inclusive contribuera à réunir les conditions d'une sortie de crise qui ouvrira la voie à l'organisation d'élections générales, libres et transparentes. Pour le chef de la diplomatie algérienne, la sortie de crise au Mali doit être accompagnée de la poursuite d'une lutte engagée contre le terrorisme et le crime organisé. Il s'agit d'une responsabilité de l'Etat malien, des pays voisins qui ont mis en place des mécanismes dans le cadre des pays du champ, et de la communauté internationale, a-t-il soutenu. Le recours à la force doit être conduit avec une définition rigoureuse des objectifs, des moyens requis, des règles d'engagement, des coûts et de la mobilisation des potentiels requis pour qu'il soit entouré des chances de succès, a recommandé M. Medelci. Il est également évident que tout recours à la force doit cibler les véritables menaces que sont le terrorisme et le crime transnational organisé, a-t-il expliqué. Pour M. Medelci, toute sortie de crise, pour qu'elle soit durable, doit être impérativement accompagnée d'un engagement substantiel et concret de la communauté internationale. Cet engagement permettra de reconduire d'abord la confiance entre les Maliens et les accompagner dans la mise en £uvre de toutes les mesures qu'ils auront décidées pour consolider l'unité nationale. Le ministre a, en outre, estimé que la communauté internationale a une responsabilité envers la région, s'agissant notamment des défis structurels comme la sécheresse, les catastrophes naturelles, la malnutrition, l'accès aux soins, à l'eau potable et à l'éducation. La réponse à ces défis doit être déclinée sur le court, le moyen et le long termes. Elle doit être également coordonnée par souci d'efficacité et de complémentarité, a-t-il suggéré.