L'Algérie a toujours affirmé qu'il était « légitime » de recourir à tous les moyens, « y compris la force », pour éradiquer les groupes terroristes et leurs affiliés du crime transnational organisé dans le Sahel et « n'est pas exclusivement pour le tout politique », a indiqué jeudi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M. Amar Belani. « On a tendance, ces derniers temps, à présenter la position algérienne de manière schématique, en occultant certains éléments importants de notre approche et en la mettant systématiquement en opposition avec la position d'autres partenaires de la région », a relevé le porte-parole dans une déclaration à l'APS. « Contrairement à ce qui se dit, a souligné M. Belani, l'Algérie n'est pas exclusivement pour le tout politique et nous avons toujours affirmé qu'il est légitime de recourir à tous les moyens, y compris la force, pour éradiquer les groupes terroristes et leurs affiliés du crime transnational organisé dans le Sahel ». « Vous imaginez bien que l'Algérie, qui a souffert dans sa chair de ces deux fléaux, ne saurait faire preuve de la moindre once de complaisance ou d'indifférence en la matière », a-t-il fait observer. « Nous estimons, toutefois, a-t-il ajouté, que l'usage de la force doit être conduit avec le discernement voulu pour éviter l'amalgame et la confusion entre les populations du nord du Mali qui ont des revendications légitimes et les groupes terroristes et les narcotrafiquants qui doivent constituer la cible parce qu'ils sont la source des menaces qui pèsent sur la région », a-t-il dit. Dans le sillage des efforts de l'Algérie pour une solution au Mali, M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, accompagné d'une délégation composée, notamment de hauts responsables du ministère de la Défense nationale, s'est rendu respectivement en Mauritanie, au Mali et au Niger. Cette tournée, qui s'inscrit dans le cadre des consultations régulières entre les pays du champ sur la situation au Sahel, a permis à la délégation algérienne d'examiner avec ses interlocuteurs, plus particulièrement, la crise au Mali et les perspectives de son règlement dans le respect de l'intégrité territoriale du pays et des intérêts supérieurs du peuple malien et des peuples de la région. Ces consultations devaient être mises à profit pour renforcer la coopération entre les pays du champ, à travers les mécanismes existant (comité politique, comité d'état-major conjoint - CEMOC - et Unité fusion liaison - UFL -) dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational. Auparavant, M. Messahel s'était rendu à Paris où il s'était entretenu avec le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et avait rencontré successivement Jean Félix Paganon, représentant spécial de la France pour le Sahel, et Hélène Legalle, chargée de l'Afrique à la cellule diplomatique de l'Elysée, sur la situation au Sahel, plus particulièrement au Mali. Les parties algérienne et française ont eu une « large convergence de vues » sur l'importance de la préservation de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale du Mali, ainsi que sur la définition de la menace représentée par le terrorisme et le crime transnational organisé. L'Algérie a, toujours, appelé à la recherche d'une sortie de crise au Mali dans le respect de certaines exigences, à savoir aider et soutenir les Maliens en tant que premiers acteurs dans la recherche de solutions à leurs problèmes. L'autre exigence défendue par l'Algérie consiste en une solution politique négociée qui doit être dégagée, dans les meilleurs délais possibles, pour éviter toute situation d'enlisement, et devant impliquer les acteurs qui se démarquent, sans équivoque, du terrorisme et du crime transnational organisé et qui renoncent à toute atteinte à l'intégrité territoriale du Mali.