Le projet de loi de finances (PLF) pour 2013, présenté dimanche aux députés, consacre un budget de 554,7 milliards de DA pour les réévaluations des programmes déjà en cours d'exécution, a indiqué le ministre des Finances Karim Djoudi. Cette enveloppe financière se répartie notamment entre "la couverture des charges financières de la réévaluation des projets en cours d'exécution, avec un montant de 417,9 milliards (mds) de DA, l'autorisation du programme de la route des Hauts Plateaux (96,6 mds de DA) ainsi que les travaux de la réhabilitation de Oued El-Harrach avec 28,7 mds de DA", a précisé M. Djoudi alors qu'il présentait le PLF devant l'APN. Les projets en exécution ont été évalués à 13.884 mds de DA à fin 2011, selon le ministre. Le coût des réévaluations est notamment du à l'écart entre les coûts prévisionnels des projets et les coûts définitif fixés à la suite des résultats des appels d'offres lancés par les différents secteurs, a expliqué M. Djoudi dans une déclaration à la presse à l'issue de la 1ère séance plénière consacrée à la présentation et au débat du projet de loi. Le ministre n'a pas manqué de souligner la poursuite de la prise en charge par le budget de l'Etat de l'amélioration du service public, des aides et subventions en directions des franges de populations fragilisées et du soutien des produits de base. Basé sur un baril de référence de pétrole de 37 dollars et un prix de marché du baril à 90 dollars, un taux de change de 76 DA/dollar, une croissance de 5% et une inflation de 4%, le PLF 2013 prévoit une hausse de 10% des recettes et une diminution de 11% des dépenses par rapport à la loi de finances complémentaire de 2012, soit un déficit budgétaire avoisinant 19% du PIB (contre 28% en 2012). Les recettes pour 2013 sont estimées à 3.820 mds de DA, en hausse de 10,1% par rapport à la lfc 2012, dont 1.615,9 mds de DA pour la fiscalité pétrolière et 2.204,1 mds de DA pour la fiscalité ordinaire. Les dépenses sont de 6.879,8 mds de DA, en baisse de 11,2% par rapport à la LFC 2012, dont 4.925,1 mds de DA pour les dépenses de fonctionnement (-12% par rapport à 2012) et 2.544,2 mds de DA (-9,8%) pour l'équipement. Les dépenses de fonctionnement se réduiraient tout de même de 589,5 milliards (mds) de DA pour passer à 4.335,6 mds de DA en 2013 contre 4.925,1 mds de DA dans la LFC 2012, soit un recul de 12%. Le ministre a expliqué cette baisse par la non reconduction en 2013 des montants réservés aux rappels des salaires et des régimes indemnitaires, estimés à 679 mds de DA dans la LFC 2012. Sans ces rappels, le budget de fonctionnement de 2013 aurait par contre enregistré une légère hausse de 3% par rapport à 2012, a fait remarquer le ministre. Les dépenses de rémunération du personnel baisseront ainsi de 9% à 1.753,1 mds de DA sous l'effet combiné de la non reconduction des rappels et la prise en charge des nouveaux postes budgétaires et de l'impact des avancements dans les carrières, a-t-il encore expliqué. Les subventions de fonctionnement baisseront de leur part de 134,9 mds de DA (-17%) par rapport à la LFC 2012 pour la même raison de la non-reconduction des rappels notamment pour le personnel des établissements hospitaliers, précise M. Djoudi. Le PLF consacre tout de même 41 mds de DA pour la prise en charge éventuelle de l'incidence financière de l'application de nouveaux régimes indemnitaires en 2013. L'intervention économique de l'Etat passera quant à elle à 501,1 mds de DA en 2013 contre 533,4 mds de DA en 2012 du fait notamment de la baisse de la contribution étatique aux offices du lait et des céréales (ONIL avec -17 mds DA et l'OAIC avec -16,2 mds DA), selon le ministre. L'aide à l'emploi, qui concerne près de 1,7 million employés profitant des différents dispositifs, s'élèvera ainsi à 217,5 mds de DA alors que l'aide destinée aux élèves démunis (allocation spéciale, gratuité du livre scolaireà sera d'un montant de 33,7 mds de DA. La contribution de l'Etat au fonds de réserve des retraites représentera en 2013 près de 3% de la fiscalité pétrolière, soit 48 mds de DA. Le montant de la compensation du prix de l'eau en provenance des unités de dessalement de l'eau de mer augmentera par ailleurs de 20,8% par rapport à 2012 pour atteindre 30 mds de DA en 2013. Le texte prévoit enfin une hausse de 4% du volume des exportations à 61,3 milliards (mds) de dollars et une hausse de 2% des importations à 46 mds de dollars. Il table aussi sur la création de plus de 52.000 nouveaux postes d'emploi dans la Fonction publique l'année prochaine. Le ministre est revenu par ailleurs sur le prêt accordé par l'Algérie au FMI en assurant que la démarche constitue "une fierté pour l'Algérie et permettra une redéfinition de ses relations avec l'institution internationale". Il a cependant écarté, dans une déclaration à des journalistes, le recours à une opération similaire à court terme.