Le Burkina Faso considère que l'Algérie est un acteur "incontournable" dans le règlement de la crise au Mali, au moment où les deux pays ont engagé lundi à Alger une concertation pour aider les Maliens en vue d'une sortie de crise. "Nous avons mis en place une concertation pour mieux aider les autorités maliennes à gérer cette crise", a déclaré à la presse le ministre burkinabé des Affaires étrangères et de la coopération régionale, Djibril Bassolé, à l'issue d'une séance de travail avec le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. "Nous restons convaincus que, nous représentants de la CEDEAO dans un processus de dialogue, et l'Algérie, grand voisin et acteur régional incontournable, pourrions par la concertation mieux aider les autorités maliennes", a-t-il dit. Il a ajouté que les deux pays peuvent également aider par la concertation le Mali à "mettre en oeuvre la feuille de route que la communauté internationale vient d'élaborer à travers l'adoption du concept stratégique et de récente résolution de l'Onu 2071 qui trace les grandes lignes de sortie de crise". "Nous sommes convenus que les Maliens doivent d'abord s'approprier le leadership de la gestion de cette crise sur le plan institutionnel en consolidant les institutions de transition et sur le plan de la préparation militaire et de la capacité des forces de défense et de sécurité de rétablir l'autorité de l'Etat et d'assurer la sécurité sur toute l'étendue du territoire malien", a-t-il expliqué. M. Bassolé a indiqué que lors de l'entretien avec M. Messahel, qui a porté surtout sur la situation au Mali, les deux pays ont "tenu à préciser le fait qu'il n'y a pas d'opposition et de clivage entre les pros-interventions militaires et les anti-interventions militaires". "Il est très clair que de notre point de vue nous devons combiner l'approche politique et diplomatique avec l'usage éventuel de la force pour lutter contre le phénomène du terrorisme et du crime organisé", a-t-il dit. "La lutte contre ce phénomène prendra du temps et requiert de nous une bonne collaboration et requiert surtout que nous ayons sur place au Mali des acteurs politiquement et militairement engagés à nos côtés", a-t-il souligné. "Sur toutes ces questions, nous sommes parfaitement d'accord", a-t-il ajouté, précisant que les deux ministres vont "dans les jours et semaines à venir poursuivre ces consultations". Le chef de la diplomatie du Burkina Faso a exprimé son souhait de voir le "dialogue s'établir" avec "particulièrement les mouvements armés touaregs maliens, qui ont pris les armes pour poser des revendications politiques, de manière à ce que nous puissions politiquement réunifier le Mali et créer les conditions pour qu'il se reconstitue tant sur le plan politique que militaire". "C'est à ces conditions que la lutte contre le terrorisme pourra être efficace", a-t-il estimé.