Le Secrétaire général adjoint de l'ONU aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a affirmé lundi que l'ONU se tient prête à apporter son appui aux autorités maliennes pour la recherche d'une solution durable qui, selon lui, "devrait, avant tout, être politique mais avec une possibilité de recourir à l'option militaire si la situation l'exige". M. Ladsous a tenu ces propos lors d'une conférence de presse au siège des Nations Unies à New York, durant laquelle il a fait un état des lieux des défis auxquels doit faire face son Département, alors que la communauté internationale se mobilise pour apporter une réponse aux crises au Mali, ainsi qu'en Syrie, au Soudan, au Soudan du Sud et en République démocratique du Congo (RDC). Il a ainsi évoqué la situation au Mali, laquelle a été au centre d'une réunion qui s'est tenue vendredi dernier dans la capitale malienne, Bamako, entre les Nations Unies, l'Union africaine, la Communauté économique pour les Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Union européenne. "Un large consensus s'est dégagé sur la nécessité de trouver en priorité une solution politique à la crise pour permettre la restauration de l'ordre constitutionnel et la souveraineté de l'Etat dans le nord du pays" contrôlé actuellement par une rébellion armée et des groupes terroristes, a déclaré le Chef du Département onusien des opérations de maintien de la paix. L'ONU, a-t-il affirmé, "se tient prête à apporter son appui aux autorités maliennes pour la recherche d'une solution durable qui devrait avant tout être politique mais avec une possibilité de recourir à l'option militaire si la situation l'exige." S'agissant de la crise en Syrie, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a fait observer que le Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, ne cesse de multiplier les efforts en vue d'aboutir à une cessation des violences, à un processus politique qui prenne en compte les aspirations du peuple syrien dans son ensemble et à une réponse à la crise humanitaire qui affecte près de 7 millions de personnes. M. Ladsous a expliqué la décision que le Conseil de sécurité a prise, le 16 août dernier, de ne pas renouveler la Mission de supervision des Nations Unies en République arabe syrienne (MISNUS) par le fait que les conditions sur le terrain ne permettaient plus à la Mission d'être opérationnelle. Le Secrétariat de l'ONU, a-t-il assuré, suit de près les derniers développements dans le pays et reste à l'écoute du Conseil de sécurité, ajoutant que l'ONU se tient prête à s'associer à l'élan d'aide pour faire sortir la Syrie de l'impasse. Toujours dans la série des situations de crise que suit attentivement l'ONU, le Secrétaire général adjoint a cité les relations tendues entre le Soudan et le Soudan du Sud. La situation, a-t-il déclaré, est à l'apaisement, rappelant que les deux Etats ont signé au total, neuf accords, en août dernier, lesquels ont été ratifiés, la semaine dernière, par leur parlement. M. Ladsous a salué les efforts de l'Union africaine (UA), en particulier le Médiateur, Thabo Mbeki, pour le travail encourageant qui a été accompli dans des conditions particulièrement difficiles. Le Secrétaire général adjoint s'est tout de même dit préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire dans les deux zones frontalières que sont les Etats du Kordofan du Sud et du Nil Bleu. Il a demandé à la communauté internationale d'exercer une pression plus forte sur les parties pour qu'elles cessent les affrontements et mettent en œuvre le Plan conjoint élaboré par l'Union africaine, l'ONU et la Ligue arabe. En République démocratique du Congo, la menace des rebelles du M23 est toujours prise au sérieux car leurs activités restent une source de déstabilisation dans l'est du pays et la région tout entière. Il est urgent, a souligné M. Ladsous, que tout soutien externe à ce groupe armé cesse. Il s'est félicité du dialogue promu lors de la dernière session de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, lequel privilégie un mécanisme élargi de vérification conjointe des frontières et le déploiement d'une force internationale neutre pour pacifier le Nord-Kivu.