La crise malienne et la situation au Sahel a été au centre d'une réunion tenue à l'Onu mercredi dernier en marge des travaux de la 67e session de l'Assemblée générale annuelle. Le Mali a demandé officiellement à l'Onu de valider une opération militaire internationale pour venir à bout des groupes islamistes qui contrôlent le nord du pays. Mais la position de certains membres du Conseil de sécurité se veut prudente sur cette option d'intervention. L'Algérie a profité de cette tribune pour plaider pour une approche plutôt politique. L'Onu, tout en admettant l'«urgence» de la situation, se montre aussi très prudente sur les objectifs et les modalités d'une force militaire internationale. «Toute solution militaire pour résoudre la crise sécuritaire dans le nord du Mali devrait être envisagée avec une extrême prudence. Elle pourrait avoir de graves conséquences humanitaires», avertit Ban Ki-moon, le SG des Nations unies. Le président français François Hollande a demandé que le Conseil de sécurité se retrouve le plus vite possible pour étudier la demande malienne. La France souhaite s'associer à la résolution de la crise, mais plaide pour un déploiement militaire africain sur le sol malien. Quant à l'approche algérienne pour une sortie de crise au Mali, elle est basée sur le rôle des Maliens qui devraient être les premiers acteurs dans la recherche de solutions à leurs problèmes. L'Algérie, comme l'a exprimé le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, dans son intervention à la réunion sur le Sahel et le Mali, aspire à s'entourer des meilleures chances de succès. La recherche d'une sortie de crise au Mali, selon M. Messahel, gagne à être conduite dans le respect de certaines exigences résumées en trois points essentiels, à savoir que les Maliens soient les premiers acteurs dans la recherche de solutions à leurs problèmes et que les acteurs de la communauté internationale doivent être guidés par un même agenda et leurs efforts conduits selon un même ordonnancement, qui tient compte non seulement de la volonté des Maliens et des prérogatives de la Cédéao, mais aussi des intérêts de sécurité nationale des pays du Champ voisins du Mali (Algérie, Niger et Mauritanie). La supervision et la coordination de ces actions doivent être dévolues à l'Union africaine en matière de maintien de la paix et de la sécurité, et de l'appui attendu de l'Onu. Le dernier point défendu par l'Algérie est qu'une solution politique négociée doit être dégagée dans les meilleurs délais possibles pour éviter toute situation d'enlisement. Les Etats-Unis, à leur tour, par la voix de Hillary Clinton, sont pour une plus large concertation régionale et internationale face à la crise malienne en raison des «défis complexes et interconnectés» sur les plans sécuritaire et humanitaire.