La valorisation du méthane à partir des Centres d'enfouissement technique (CET, décharges réglementées) est envisagée dans le cadre d'un projet pilote en Algérie, a indiqué, jeudi à Oran, une directrice de recherche au Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) d'Alger. Ce projet consiste en l'élaboration d'une installation destinée à l'épuration et l'extraction du méthane que renferment les décharges, a précisé Majda Amina Aziza lors d'une conférence sur l'énergie renouvelable issue de la biomasse. Le dispositif projeté permettra de produire du biogaz, en l'occurrence le méthane pur, expurgé du dioxyde de carbone et de sulfure d'hydrogène, a-t-elle expliqué, signalant que le CDER s'attelle actuellement à établir des collaborations avec le secteur socio-économique, avec différents ministères à l'effet de lancer des projets pilotes qui pourraient être appliqués ensuite à grande échelle en Algérie. Des chercheurs du CDER travaillent également sur le développement de la bioénergie dans le cadre des programmes nationaux de recherche (PNR) tout en menant une action visant l'élaboration d'un inventaire de la biomasse algérienne, a encore fait savoir la spécialiste. La conférence animée par Mme Aziza avait pour objectif d'éclairer le large public sur la définition et l'importance de l'énergie renouvelable biologique, issue de la biomasse d'origine terrestre ou marine, c'est-à-dire la matière vivante, essentiellement organique, présente au niveau des végétaux, des déchets ou des micro-organismes. La biomasse est une des matières les plus abondantes sur la planète, sous ses différentes formes, pouvant produire de l'énergie, sous forme de chaleur, d'électricité ou de carburant. Ce domaine de recherche qui évolue au stade expérimental en Algérie, constitue également une filière nouvelle au niveau mondial où les enjeux résident dans le développement de nouvelles générations de bio-carburants. La bio-énergie a pour vocation de valoriser les déchets, étant extraite à partir de matières premières qui ne sont pas coûteuses, avec l'avantage de résorber leur effet polluant pour la protection de l'environnement et d'en faire une énergie qui pourrait être une alternative partielle à l'épuisement des énergies fossiles. La spécialiste a cité, dans ce contexte, plusieurs exemples de matières (déchets) valorisables en Algérie, dont les dattes déclassées qui peuvent servir à la production de bio-éthanol après extraction et fermentation de leur jus, les résidus agricoles et forestiers (pailles, grignons d'olives, taillis), les rejets de l'industrie agroalimentaire (laiteries, conserveries), les micro-algues et les macro-algues (laitues de mer). "La richesse de ce potentiel de matières valorisables incite à mener des essais en Algérie pour la production d'énergie biologique, renouvelable et propre, ce qui permettra de faire face à la fois à l'épuisement des ressources fossiles et à la demande de plus en plus importante en énergie", a préconisé Mme Aziza. Cette rencontre intervient dans le cadre de la manifestation "Fête de la Science", organisée cinq jours durant par l'Institut français d'Oran en collaboration avec la Direction générale de la Recherche scientifique et du développement technologique (DG-RSDT) relevant du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.