Le Sud-Ouest du pays a été le théâtre de plusieurs batailles héroïques menées par la glorieuse Armée de libération nationale (ALN), à travers ses régions à relief saharien. Dans cette région qui ne fut occupée par l'armée coloniale française qu'en début du 20e siècle, l'action armée, sous l'égide du FLN-ALN, débuta le 17 juin 1956 au soir à Bechar où plusieurs endroits et intérêts ont été ciblés par des groupes de fidayine, dont une majorité militait au sein du mouvement national notamment au sein Parti du peuple algérien (PPA) et le mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), à l'exemple du moudjahid Ahmed Meknassi dit Redha. Ces actions militaires ont été organisées deux mois avant la tenue du congrès de la Soummam, le 20 Août 1956. ‘‘Ce qui confirme la coordination politique et militaire des structures locales avec les instances nationales dirigeantes de la révolution du 1er novembre 1954'', a tenu à faire remarquer ce moudjahid. Ces structures locales, à savoir les cellules politiques et groupes militaires, ont été unifiées sous un seul commandement, celui de la zone huit de la wilaya V historique'', a indiqué cet ancien officier ayant dépendu de cette zone. "A partir de cette date (17 juin 1956), l'ensemble du territoire du sud-ouest, à savoir Bechar, Adrar et Tindouf, verra la création de nouvelles cellules politico-militaires placées sous la bannière de l'ALN, avec un commandement unique, celui de la zone 8, qui verra des janvier 1957 la désignation à sa tête du jeune capitaine Lotfi, qui deviendra par la suite chef de la wilaya V avec le grade de colonel''. La désignation du capitaine Lotfi au commandement de cette zone permettra à ce chahid et à ses compagnons de l'ALN de donner une impulsion à l'organisation politico- militaire de la révolution du 1er 1954 à travers le sud-ouest ou de glorieuses batailles ont été livrées par l'ALN aux forces coloniales. La bataille de l'erg occidental Parmi ces batailles, celle de l'Erg-Occidental est sans doute l'une des plus importantes livrées par l'ALN aux forces d'occupation françaises dans la région. Cette bataille est venue à la suite du désir affiché de 63 méharistes algériens cantonnés dans la caserne de Hassi-Saka, à 84 km de Timimoune, dans la wilaya d'Adrar, de rejoindre le camp de la révolution après avoir pris contact avec les dirigeants de la zone huit. Le 15 octobre 1957, ils exécutent leur chef de détachement et ses adjoints français (deux sergents chefs, un sergent, 2 caporaux et 3 soldats), avant de rejoindre les rangs de l'ALN, selon le témoignage du même moudjahid. Aprés cette héroïque opération, l'armée coloniale lance une grande offensive ou toute une division est mobilisée pour la poursuite et la recherche des 63 méharistes en question. Cette division est composée, selon diverses sources historiques, de 1.570 soldats, dont des parachutistes, des légionnaires, des unités de commandos et des méharistes, appuyés d'une douzaine d'avions de chasse, des hélicoptères ainsi qu'un important lot de matériel de guerre et de munitions. Cette bataille du "Désert", où tomberont en martyrs 79 chouhada, âgés entre 16 et 45 ans, a été déterminante pour la poursuite de la guerre de libération dans les zones désertiques et éparses du sud-Ouest du pays, "prouvant ainsi à la France coloniale nos capacités militaires et politiques, à travers une large mobilisation de l'ensemble des composantes des populations de cette région", a soutenu le moudjahid Meknassi Ahmed. "Les moyens militaires colossaux déployés par les forces ennemies sous le commandement du général Bigeard et l'hostilité de l'environnement saharien, ont permis aux éléments de l'ALN de s'aguerrir davantage et de gagner par la suite plusieurs autres batailles et accrochages à travers les immensités désertiques du Sahara, que nous avons toujours restent terre algérienne", a souligné le moudjahid. Puis vint la bataille de Djebel Bechar La bataille de Djebel Bechar, est aussi l'un des hauts faits d'armes de la guerre de libération nationale dans le sud-ouest et à travers le pays. Ce qui est considéré comme l'un des meilleurs récits de cette glorieuse bataille est sans doute celui du défunt moudjahid Aissa Benaroussi, présent à cette bataille aux côtés du Chahid colonel Lotfi. "Lorsque j'ai rencontré Lotfi, quelques jours avant cette bataille qui a eu lieu le 27 mars 1960, il m'a fait part de son projet, m'a demandé de prendre une arme automatique et de choisir cinq dromadaires parmi les plus résistants. Nous étions cinq à nous infiltrer à partir de la frontière sud vers Bechar", se rappelait-il. "Il y avait le colonel Lotfi, le commandant Ferradj, deux djounoud - Cheikh Zaoui et Ouled Ahmed-, et moi-même". Auparavant, les deux officiers devaient se rendre à une importante réunion des cadres de l'ALN et se séparèrent des deux djounoud et de moi-même à Boudnib à la frontière Algéro-marocaine. Ils avaient convenus de se retrouver après trois jours, mais la réunion n'a duré que deux jours", a expliqué le défunt moudjahid dans un témoignage transcrit au niveau de l'organisation nationale des moudjahidine à Bechar. Lors de la traversée, le groupe fut repéré et encerclé avant que les avions ne commençaient à larguer des parachutistes et à ouvrir le feu. "Nous avons réussi quand même à abattre un B-29, quand les premiers hélicoptères-ambulances firent leur apparition pour évacuer leurs morts et blessés", selon ce témoin. Ce même témoin de l'accrochage a indiqué "qu'une balle avait atteint le cœur de Si Lotfi, après avoir traversé son portefeuille, et lorsque le commandant français, chef du commando, avait reconnu les corps de Lotfi et Ferradj, il regretta amèrement de "ne pas les avoir fait prisonniers". Les pertes ennemies reconnues ne sont que celles subies par une seule compagnie, et celle-ci n'était pas la première à intervenir et à s'être engagée dans le combat. Les pertes reconnues sont de cinq morts, dont un harki, et de deux blessés.