Une campagne de parrainage des détenus politiques et syndicaux au Maroc, menée essentiellement par l'écrivain et critique Gilles Perrault, sera lancée prochainement depuis Paris, a-t-on appris jeudi auprès des initiateurs de cette action. "L'objectif de la campagne est de desserrer l'étau sur les détenus politiques et syndicaux au Maroc, briser le silence et l'isolement dans lesquels veut les enfermer le pouvoir marocain", a indiqué Ayad Ahram, secrétaire général de l'Association de défense des droits de l'homme au Maroc (ASDHOM), à l'origine de cette campagne. A la faveur de cette action, ces détenus "se sentiront mieux soutenus et seront réconfortés dans leur lutte légitime pour la liberté, la dignité, la démocratie et la justice sociale", a-t-il précisé à l'APS. Le coup de départ sera donné le 17 novembre, lors de la soirée de solidarité organisée par l'ASDHOM dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale (SSI). Cette opération est parrainée par l'écrivain de renom, Gilles Perrault, auteur du best-seller Notre ami le roi. Pour le célèbre écrivain français, "dans le combat pour un Maroc démocratique et équitable, les détenus politiques, hommes et femmes, sont en première ligne". Dans une large présentation de cette campagne, il affirme que ces détenus "subissent de plein fouet la répression, l'injustice, les mille et une techniques utilisées pour briser leur volonté de lutte". "Leurs familles, plongées dans l'angoisse, sont prises en otages par le régime. La prison est le lieu de toutes les souffrances, mais c'est aussi l'enclume sur laquelle se forge le Maroc de demain", écrit-il encore. Selon lui, parrainer un ou une prisonnière politique représente un "geste de solidarité élémentaire auquel nul ne doit se dérober". "C'est briser la solitude que peut ressentir celui ou celle qu'on parraine. C'est réconforter les familles. C'est aussi et surtout démontrer au pouvoir que ses victimes ne sont pas à sa merci, ignorées du monde extérieur, livrées à sa vindicte", ajoute-t-il. Pour ce faire, le secrétaire général de l'ASDHOM a fait savoir que les dossiers des candidats au parrainage seront préparés par l'Association et comporteront les noms, les adresses des lieux de détention et des familles des détenus. "Des modèles de lettres et de correspondance seront proposés dans ces dossiers. Ils seront remis aux parrains et marraines qui accepteront de parrainer ces détenus politiques", a-t-il précisé. Selon son secrétaire général, l'ASDHOM jouera le rôle d'intermédiaire entre les détenus politiques et les parrains et marraines. "Nous publions ensuite toutes ces correspondances et faisons le bilan de l'opération sur notre site www.asdhom.org où une rubrique sera dédiée à cette campagne", a-t-il expliqué. Cette campagne de parrainage s'inscrit dans le cadre de la quinzième édition de la Semaine de la Solidarité Internationale, prévue du 17 au 25 novembre et présentée comme un évènement fédérateur mobilisant des milliers de personnes sur tout le territoire français, à la rencontre de ceux et celles qui s'interrogent sur la marche du monde et les moyens d'agir ici pour plus d'équité, de justice et de solidarité partout. Dans un rapport officiel publié mardi dernier, le Conseil marocain des droits de l'homme concédait que les détenus subissent des "traitements cruels, inhumains ou dégradants" dans la plupart des prisons du Royaume.
