Le Secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques, l'Américain Jeffrey Feltman, a encore souligné la nécessité de ''prendre ses distances avec la logique militaire'' sur la crise syrienne, ajoutant que Lakhdar Brahimi continue de travailler dans l'urgence en faveur d'un plan de paix. ''Un processus politique mené par les Syriens est la seule solution pour le retour de la paix dans leur pays'', a déclaré M. Feltman à la presse à l'issue des consultations que le Conseil de sécurité a tenues sur la situation dans ce pays du Moyen-Orient. Prévenant que la voie sur laquelle se trouve actuellement engagée la Syrie la mènerait ''à la destruction'', le Secrétaire général adjoint a insisté sur la nécessité de ''prendre ses distances avec la logique militaire du moment pour se rapprocher d'un processus politique''. Selon M. Feltman, qui était le secrétaire d'Etat adjoint américain chargé du Moyen-Orient avant de prendre ses fonctions à l'ONU il y a quelques mois, ''il faut que ce soit un processus mené par les Syriens eux-mêmes, il ne doit pas être imposé''. Dans ce sens, il a soutenu qu'un tel processus ''doit être synonyme de changements et constituer une rupture claire avec le passé'', soulignant que le Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la crise en Syrie, Lakhdar Brahimi, continuait de travailler dans l'urgence en faveur d'un plan de paix, en multipliant les entrevues aux niveaux régional et international. L'échec de la trêve prévue durant l'Aïd Al Adha, des allégations de nouvelles atrocités, une hausse du nombre d'attentats à la voiture piégée et une situation humanitaire de plus en plus préoccupante, tels sont les éléments les plus notables depuis le dernier exposé en date de M. Brahimi au Conseil de sécurité il y a deux semaines, a rappelé M. Feltman. Tout en soulignant que la situation en Syrie ''est de plus en plus sombre pour chaque jour qui passe'', ce haut responsable de l'ONU a prévenu du risque croissant que la crise s'étende à une région déjà volatile. ''Nous voyons déjà, en fait, des signes de débordements'', a poursuivi M. Feltman, se référant aux incidents qui se sont produits au Liban et en Turquie, ainsi que dans le Golan syrien, où des forces gouvernementales et éléments de l'opposition se sont livrés des combats, en violation de l'accord sur le désengagement des forces israéliennes et syriennes en vigueur dans cette zone. Depuis 1974, la Force de désengagement des Nations Unies surveille le respect de cet accord. M. Feltman a aussi indiqué que M. Brahimi considère toujours que le communiqué du Groupe d'action pour la Syrie est un élément central pour un éventuel plan de paix. Le Groupe d'action est composé des secrétaires généraux respectivement de l'ONU et de la Ligue arabe, des ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Chine et Russie) ainsi que ceux de la Turquie, de l'Irak, du Koweït et du Qatar et de la Haut Représentante des affaires étrangères de l'Union européenne. Lors d'une réunion à Genève en juin, le Groupe avait conclu un accord sur une série de principes et de lignes directrices pour une transition menée par les Syriens qui respecteraient les aspirations du peuple syrien. Le communiqué publié après la réunion appelait toutes les parties à s'engager immédiatement dans la recherche d'une fin durable de la violence armée et du conflit ainsi que dans la formation d'un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs et composé notamment de membres du gouvernement actuel et de l'opposition. Par ailleurs, M. Feltman a affirmé que M. Brahimi a salué un plan en quatre points proposé par le Chine, qui consisterait en une aide humanitaire et une trêve qui serait mise en oeuvre ''par zones et par étapes''. A ce propos, il a déclaré que M. Brahimi ''salue toutes les contributions visant à le soutenir, et en particulier des contributions des pays qui jouissent d'une influence importante au sein de l'organisation et sur le terrain en Syrie''.