Le médiateur international pour la Syrie, M. Lakhdar Brahimi, entamera prochainement une visite en Turquie «sur fond de tensions à la frontière syro-turque», a indiqué lundi un officiel turc, sans fixer de date précise. M. Brahimi effectuera une tournée régionale afin de poursuivre les efforts internationaux visant à chercher une solution politique à la crise syrienne, a ajouté le responsable turc cité par les agences de presse. La date exacte de cette visite n'est pas encore fixée, a-t-il poursuivi. Il a précisé que M. Brahimi arriverait en Turquie avant la visite prévue à la fin du mois en cours du président russe Vladimir Poutine dans ce pays, pour tenter de trouver une solution à la crise syrienne. Le médiateur international Lakhdar Brahimi avait déjà été en contact avec des responsables turcs et syriens pour «les encourager à faire baisser la tension». Le Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie tend à faire aboutir trois points essentiels à savoir «le cessez-le-feu, le début du dialogue politique et la transition démocratique» dans ce pays. L'ex-envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan, avait entamé la mise en œuvre de son Plan en six points. Lakhdar Brahimi, qui a succédé le mois dernier à Kofi Annan comme émissaire des Nations Unis et de la Ligue arabe pour la Syrie, avait souligné lors de son intervention devant le Conseil de sécurité de l'ONU que la situation dans ce pays était «extrêmement grave» et qu'elle se «détériorait de jour en jour». La visite de M. Brahimi en Turquie intervient, alors que Damas et Ankara connaissent de vives tensions après que cinq personnes eurent été tuées et neuf autres blessées mercredi dernier dans le sud-est de la Turquie par des obus tirés du côté syrien de la frontière entre les deux pays voisins. A l'issue d'une réunion avec ses plus proches conseillers, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé que l'armée turque avait bombardé en représailles plusieurs «cibles», situées en territoire syrien. Les tirs de représailles de l'armée turque ont visé le secteur du poste frontière syrien de Tall al-Abyad, notamment des positions des troupes gouvernementales. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), la riposte militaire turque a tué plusieurs soldats syriens. Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a estimé lundi que la crise prévalant en Syrie «pose des risques sérieux» à la stabilité des voisins de ce pays et à l'»ensemble de la région». Il a appelé toutes les parties «à abandonner l'usage de la violence, et à se diriger vers une solution politique estimant que «c'est la seule voie de sortie de la crise». Par ailleurs, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki s'est rendu lundi à Moscou pour entamer des discussions sur le sujet. Les violences qui secouent la Syrie depuis plus de 18 mois, débordent régulièrement dans les pays voisins, avec la Jordanie, la Turquie, l'Irak ou le Liban où des affrontements sont notamment signalés aux frontières. Ces pays sont en outre pris d'assaut par un flux de réfugiés. Le nombre de Syriens réfugiés dans les pays limitrophes a triplé ces trois derniers mois, pour dépasser le seuil des 300.000, a annoncé le Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés, selon qui ce nombre devrait doubler avant la fin de l'année.