Une semaine après sa réélection, le président Barack Obama a tenu mercredi sa première conférence de presse dans laquelle il a abordé les dossiers chauds qui font l'actualité de la vie politique et économique aux Etats-Unis. Contrairement à la tradition qui veut qu'un président américain utilise généralement sa première conférence de presse post-électorale pour expliquer les grandes lignes de son programme de son second mandat, M. Obama a eu surtout à répondre aux questions liées au scandale impliquant l'ex-directeur de la CIA, à la situation financière difficile aux Etats-Unis tout en critiquant l'opposition des républicains à une éventuelle nomination de l'actuelle ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, au poste de secrétaire d'Etat. Au sujet de l'ex-directeur de la CIA, David Petraeus, qui a démissionné vendredi dernier pour une affaire de mœurs, le chef de la Maison-Blanche a souligné que l'enquête menée actuellement par le FBI ne montre pas, à ce stade, que des informations classifiées eurent été divulguées et susceptibles de compromettre la sécurité nationale américaine. Interrogé sur le fait que le FBI ne l'avait pas informé plus tôt de son enquête engagée contre David Petraeus et le chargé des forces américaines en Afghanistan, le général Allen, le président américain a défendu la police fédérale en soutenant que le FBI a ses propres procédures dans l'exécution de ses missions. Selon lui, la Maison-Blanche n'a pas à ‘‘s'immiscer'' dans les enquêtes du FBI. Par ailleurs, Obama a exprimé, non sans colère, les critiques de plus en plus acerbes des républicains ciblant Susan Rice depuis qu'elle est pressentie pour remplacer Hillary Clinton au poste de secrétaire d'Etat. L'attitude hostile des républicains contre elle a été déclenchée depuis qu'elle avait déclaré, en septembre dernier, que l'attaque contre le consulat américain de Benghazi n'était pas planifiée mais qu'elle faisait suite à une manifestation spontanée contre un film anti-islam, alors que le gouvernement américain avait considéré, par la suite, qu'il s'agissait d'une action terroriste. En défendant Mme Rice, le président américain a soutenu que ‘‘si les républicains veulent s'attaquer à elle parce qu'ils pensent qu'elle est une cible facile, qu'ils m'attaquent moi''. M. Obama a même jugé qu'il était ‘‘scandaleux de salir la réputation'' de l'éventuelle candidate au poste de secrétaire d'Etat à cause de déclarations qu'elle a faites à propos de l'attaque de Benghazi. Abordant la question urgente de la dette fédérale et du déficit budgétaire tout en évoquant les résultats de l'élection présidentielle, il a affirmé que les Américains lui ont ‘‘donné mandat'' pour aider la classe moyenne alors que les plus riches ‘‘doivent contribuer davantage'' par la fiscalité. "Quand je pense aux 2% d'Américains les plus riches, ce que je ne ferai pas c'est de prolonger des baisses d'impôts (cadeaux fiscaux) pour des gens qui n'en ont pas besoin alors que cela coûte près de 1.000 milliards de dollars à l'Etat fédéral", a-t-il déclaré. A ce sujet, le président s'apprête à réunir, vendredi prochain, les dirigeants républicains et démocrates du Congrès afin de traiter la question urgente du relèvement du plafond légal de la dette. Sans un accord au Congrès avant la fin décembre prochain durant lequel les Etats-Unis atteindront le plafond de leur dette fédérale, fixé à 16.394 milliards de dollars, le gouvernement se retrouvera en situation de défaut de paiement. En conséquence d'une éventuelle absence de cet accord, les Etats-Unis se retrouveraient face à ce qui est appelé le ''précipice budgétaire'' qui signifie le déclenchement d'un mécanisme de coupes budgétaires automatiques d'un montant de 600 milliards de dollars, risquant de mettre l'économie américaine en état de récession. Sur la question syrienne, il a salué la création d'une coalition assemblant quasiment toutes les composantes de l'opposition au président syrien Bachar Al Assad mais sans aller jusqu'à reconnaître cette instance comme un gouvernement en exil. En outre, il a avancé qu'il allait encore faire pression pour une résolution diplomatique de la tentative présumée de l'Iran de fabriquer l'arme nucléaire. ‘‘Nous ne laisserons pas l'Iran se doter d'une arme nucléaire, mais je pense que nous disposons encore d'un laps de temps suffisant pour résoudre cela diplomatiquement'', a-t-il affirmé.