Le scandale à l'origine de la démission du chef de la CIA a connu un nouveau rebondissement avec la révélation de l'implication du commandant des forces de l'Otan en Afghanistan, le général John Allen. Ce qui a poussé le président américain Barack Obama à suspendre sa nomination prévue à la tête de l'Otan, après la découverte par le FBI d'une correspondance dite «inappropriée» entre lui et une amie du chef démissionnaire de la CIA, David Petraeus. Un responsable du Pentagone a confié que le FBI avait découvert 20 000 à 30 000 pages de correspondances de courriels entre le général John Allen et Mme Jill Kelley, une amie du couple Petraeus et proche des militaires. La nomination d'Allen au poste de commandant suprême des forces de l'Otan avait été annoncée le 10 octobre. Il devait remplacer l'amiral James Stavridis à ce poste prestigieux qui a toujours été tenu par un Américain. Le général Allen, qui commande la force de l'Otan en Afghanistan depuis juillet 2011, devrait être remplacé par un autre général américain, Joseph Dunford, numéro deux du corps des Marines. Mme Kelley avait informé le FBI qu'elle avait reçu des courriels de menaces. Après enquête il s'est avéré que c'est Paula Broadwell, biographe et maîtresse de Petraeus, qui en était l'auteur. Le FBI est ensuite tombé sur les courriels entre Paula Broadwell et le directeur de la CIA qui ont fait éclater le scandale. Mais le fait que la CIA et la Maison Blanche aient mis du temps à informer fait grincer des dents. Volonté d'en tirer un bénéfice politique ou crainte d'un complot, certains élus Républicains s'interrogent sur la concomitance de cette démission avec le début des auditions à huis clos devant le Congrès sur l'attaque contre le consulat américain le 11 septembre à Benghazi. Les interrogations sur ce que savait le directeur de la CIA, et ce qu'il a pu dire à Mme Broadwell sont relancées. «Nous aurions dû être informés, il s'agit de quelque chose qui aurait pu avoir un effet sur la sécurité nationale», a regretté la présidente de la puissante Commission du renseignement du Sénat, Dianne Feinstein, qui dit avoir découvert l'affaire le jour où elle a été rendue publique. Tout a débuté lorsque le FBI a ouvert une enquête sur six courriels anonymes de menaces envoyés à Jill Kelley. Au cours de son enquête, le FBI a identifié Paula Broadwell comme l'auteurs des emails de menace. Sur la messagerie de la biographe du général, les agents fédéraux ont trouvé des traces de conversations intimes avec David Petraeus. La liaison entre Paula Broadwell et le général a débuté en novembre 2011, deux mois après la prise de fonction de David Petraeus à la CIA, et pris fin en juillet. Les enquêteurs ont informé alors de leur découverte leur hiérarchie et le ministère de la Justice dont ils dépendent, sans qu'une enquête ne soit déclenchée. Après avoir entendu Mme Broadwell etPetraeus, le FBI a estimé, au vu des faits, que le chef de la CIA n'avait commis aucun délit. Ce n'est que le 6 novembre, jour de la réélection de Barack Obama, que le supérieur de David Petraeus, le directeur national du renseignement (DNI), James Clapper, sera mis au courant. R. I.