Le FMI a indiqué mercredi que l'économie malienne ‘‘traverse une période difficile'' pour des raisons à la fois politique et sécuritaire. Une mission du FMI a séjourné à Bamako du 1er au 14 novembre en cours et est parvenue à un accord préliminaire avec le gouvernement à propos d'un appui au Mali dans le cadre de la Facilité de crédit rapide. ‘‘Déjà en difficulté à cause de la très mauvaise récolte de 2011-12, l'économie malienne a beaucoup souffert du coup d'Etat de mars 2012 et de ses retombées. D'importants dégâts matériels ont été infligés au secteur public et au secteur privé. L'occupation du nord du pays a fortement perturbé la production agricole et le commerce. La détérioration de la situation en matière de sécurité a provoqué une chute des voyages d'affaires au Mali. Les secteurs du commerce, des hôtels et des restaurants ont été durement touchés'', souligne cette mission. Le FMI affirme aussi que la décision prise par les partenaires au développement de suspendre l'appui budgétaire et une bonne partie de l'aide-projet à l'administration a entraîné une contraction du secteur des bâtiments et des travaux publics. Néanmoins, poursuit-il, le secteur minier s'est avéré une source de croissance stable, et la récolte de 2012û13 s'annonce favorable. Le PIB réel devrait se contracter a 1,5 % en 2012, après une croissance de 2,7 % seulement en 2011, note le Fonds. En matière de politique budgétaire, les autorités ont fait preuve de prudence en compensant la perte de recettes par des coupes dans les dépenses, en particulier les dépenses d'investissement, et par une réduction des subventions implicites aux produits pétroliers, ajoute-t-il. En 2013, le PIB réel devrait progresser de nouveau, d'environ 4 à 5 %, Le budget 2013 présente un écart de financement d'environ 55 milliards de FCFA (110 millions de $ ou 1 % de PIB), que les autorités espèrent financer grâce à la reprise de l'appui budgétaire des partenaires au développement, avance le FMI. ‘‘Tant que cet appui n'est pas confirmé, les autorités gèleront un montant équivalent de dépenses dans le budget 2013. Les autorités entendent éviter l'accumulation d'arriérés intérieurs, afin de maintenir la confiance du public et préserver la stabilité financière''. Le gouvernement malien, souligne encore la mission du FMI, ‘‘a décidé d'annuler l'accord en cours au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), qui porte sur 2012-14, et a déraillé en raison des événements de mars 2012''. Il sollicite plutôt un décaissement de 18 millions de dollars (9 milliards de FCFA) au titre de la Facilité de crédit rapide (FCR), guidé par des indicateurs de performance macroéconomique et de réforme de la gestion des finances publiques en 2013. La mission du FMI a conclu un accord ad referendum sur les éléments de cette approche, alors que l'examen au Conseil d'administration du FMI est prévu pour début février 2013.