Une mission du Fonds monétaire international a séjourné à Alger, du 29 octobre au 11 novembre. Elle a eu des discussions avec les hautes autorités de l'Etat, avec des opérateurs économiques, ainsi qu'avec des représentants de la société civile. Elle a fait connaitre hier ses conclusions au cours d'une conférence de presse qu'elle a animée à Alger. La mission a formulé des recommandations relatives à la règle du 51/49, une disposition que l'Algérie a instituée dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009, pour recadrer l'investissement étranger en Algérie. Pour Zeine Zeidane, chef de la délégation du FMI à Alger, l'Algérie pourrait se passer de restrictions dans la majorité du capital dans les secteurs non stratégiques, pour dégager de la valeur ajoutée et la partager. Les restrictions dans les secteurs stratégiques, le FMI n'y voit pas d'inconvénient. La mission du Fonds monétaire recommande, entre autres, dans ce registre, des réformes structurelles soutenant une croissance tirée par le secteur privé et l'accroissement de la productivité globale des facteurs. Cela nécessite, selon le FMI, une stratégie d'amélioration du climat des affaires, un allègement des «contraintes pesant sur les investissements étrangers». La mission a noté qu'il y a des choses qui ont été faites (la création du guichet unique et le foncier….), mais qu'il reste beaucoup à faire en termes de fiscalité et de facilitations relatives à la création d'entreprises. La délégation du Fonds monétaire a, par ailleurs, relevé que le taux de chômage a été ramené, ces dernières années, dans des proportions relativement basses, mais le chômage des jeunes reste élevé, parce que les mécanismes du marché de travail demeurent «rigides». La mission en question estime que l'on ne peut résorber le chômage que si l'on arrive à dégager de la croissance. La croissance devrait se situer autour de 2,5%. Elle va grimper à 3,4% en 2013, avance le FMI qui explique qu'il y a volonté à Alger d'imprimer une croissance à deux chiffres. L'inflation (8% actuellement) ne s'éloigne pas des prévisions établies par le FMI qui prévoit une inflation de 8,4% pour 2012 et de 5% pour 2013. Le Fonds monétaire international met en exergue une situation extérieure «solide» de l'Algérie. Il relève l'excédent du compte courant, qui devrait atteindre 8,2% du PIB du pays, la hausse des cours de pétrole compensant le volume des hydrocarbures exporté. Et que le compte courant resterait excédentaire en 2013, à 7,1% du PIB. En 2012 comme en 2013, les réserves de change devraient rester très confortables. La mission du FMI, a ce sujet, s'est déclarée satisfaite de la manière dont la Banque d'Algérie les gère. De même, elle a salué les autorités algériennes pour la décision prise concernant le prêt (5 milliards de dollars) qu'elles vont accorder au FMI. Ce faisant, l'Algérie gagnerait énormément à l'amélioration de la conjoncture internationale, estime le chef de la mission du FMI à Alger, pour qui l'Algérie jouit d'une aisance financière qui lui permettrait de participer à l'effort international pour améliorer cette conjoncture, mais aussi augmenter les ressources du Fonds. Y. S.