Des organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé samedi l'agression israélienne contre la population de Ghaza, soulignant que le gouvernement israélien déploie une énergie sans précédent pour torpiller toute idée d'admission de l'Etat Palestinien à l'Onu. "Tout ce qui peut aux yeux de l'opinion publique laisser penser que cette admission ferait planer des risques sur la sécurité de la population israélienne ouvre la voie à nouveau à des opérations militaires israéliennes à grande échelle dont la population gazaouie est la première victime", écrit l'ONG Une autre voix juive (UAVJ) basée à Paris, dans un communiqué. Elle "condamne totalement" les exactions militaires israéliennes qui s'inscrivent "dans une stratégie de la tension et s'opposent à tout règlement juste et négocié du conflit Israélo-palestinien" et réaffirme son soutien aux forces de paix en Israël et en Palestine. Elle considère que le temps est venu pour le gouvernement français et l'Union européenne d'exercer sur le gouvernement israélien "la pression maximale pour faire cesser ce déferlement de violence meurtrière, pour lui imposer l'abandon du blocus imposé à Ghaza depuis 2007 ". Par ailleurs, UAVJ se prononce "sans équivoque" pour l'application de sanctions "visant à interdire à Israël la poursuite de ses violations permanentes du Droit international dont il réclame l'application pour lui-même". Se disant consciente des dangers que la politique israélienne fait courir à la paix mondiale, UAVJ affirme qu'elle "mettra tout en £uvre" pour que le gouvernement français soutienne l'admission de l'Etat de Palestine à l'Onu et des initiatives visant à ouvrir des négociations de paix au proche Orient "dans les délais les plus brefs" . "Aucun impératif de sécurité, ne peut justifier les mesures de représailles déclenchées quatre ans après l'opération + Plomb durci + mené par l'armée israélienne contre la population civile de Ghaza", déplore de son côté la Ligue française des droits de l'homme (LDH) qui relève qu'Israël renoue avec les assassinats ciblés, les bombardements de civils et les incursions militaires dans la bande de Ghaza. "Alors que l'Autorité palestinienne s'apprête à demander la reconnaissance de la Palestine à l'Onu, ce qui est insupportable pour le gouvernement israélien, qui plus est dans un contexte de campagne électorale, le Premier ministre israélien choisit l'utilisation de la force alors que, début novembre, il affirmait au président François Hollande qu'il était prêt à négocier", rappelle la LDH. "Il est impératif que la France joue son rôle pour exiger de l'Onu et de l'Union européenne qu'elles prennent les dispositions nécessaires pour stopper au plus vite ce retour à la violence, que l'Union européenne renonce à renforcer les accords commerciaux passés avec Israël, et qu'elles fassent respecter le droit international dans un Proche-Orient en crise", a conclu la LDH. Les pilonnages intensifs sur Ghaza de décembre 2008 et janvier 2009, appelés + Plomb durci + avaient causé la mort de 1 400 Gazaouis, dont un quart d'enfants, et détruit des milliers de logements et de nombreuses infrastructures (écoles, hôpitaux, etc.). Malgré les condamnations, notamment par le biais du rapport Goldstone qui dénonçait des crimes de guerre, le gouvernement israélien n'a subi aucune sanction. Or, Ghaza vit depuis en état de blocus permanent.