Plus de 150 personnes ont été blessées mercredi lors d'une deuxième journée d'affrontements qui ont opposé quelque milliers de manifestants aux forces de l'ordre tunisiennes à Siliana, au sud-ouest de Tunis, a indiqué une source hospitalière. Plus de 150 personnes sont traitées pour diverses blessures, a affirmé un médecin de l'hôpital de Siliana. Quatre d'entre elles ont été transférées à Tunis, mais la nature de leurs blessures n'a pas été précisée. En début d'après-midi, les affrontements se poursuivaient entre une foule de manifestants et des policiers. D'épais nuages de gaz lacrymogènes étaient visibles dans la ville. Des milliers de manifestants se sont rassemblés ce matin devant les locaux du gouvernorat (préfecture) de Siliana réclamant notamment le départ du gouverneur, a indiqué le secrétaire général du bureau régional de la centrale syndicale à Siliana, Néjib Sebti. Selon lui, les forces de l'ordre ont procédé à des tirs de sommation et de gaz lacrymogènes avant de "faire usage d'un genre de balle qu'on connaît pas" pour disperser les manifestants. Des affrontements similaires avaient déjà eu lieu la veille et la police avait utilisé des balles en caoutchouc. Les manifestants réclament la libération de 14 personnes détenues lors de violences survenues en avril 2011, le limogeage du gouverneur régional ainsi que des moyens accrus pour assurer le développement économique de cette région très pauvre, comme la plupart des provinces de l'intérieur de la Tunisie. Le cabinet du Premier ministre s'est dit mercredi préoccupé par "les protestations dans les lieux publics du gouvernorat de Siliana". Il a aussi regretté "l'utilisation de la violence contre les forces de l'ordre, l'agression des sièges de la souveraineté et la tentative d'endommager les biens publics". Des violences éclatent régulièrement en Tunisie entre les forces de l'ordre et des manifestants excédés par la pauvreté, en particulier dans l'intérieur du pays où le taux de chômage, notamment celui des jeunes, est très élevé.