Le ministre de la Justice, garde des sceaux, Mohamed Charfi, a indiqué que son ministère et l'Union nationale des barreaux d'Algérie (UNBA) avaient convenu mercredi d'amorcer un dialogue "permanent" et "périodique" au niveau national et local. Au terme de la rencontre-dialogue avec les représentants de l'UNBA, M. Charfi a déclaré à la presse que les deux parties avaient convenu "de se rencontrer régulièrement au moins une fois durant l'année judiciaire". Il a également été convenu, selon lui, de mettre en place des structures locales de dialogue au niveau des bâtonnats des barreaux régionaux en vue d'instaurer un dialogue "permanent qui permettra au secteur d'éviter tout malentendu entre les deux parties et de traiter les affaires dans les délais impartis". M. Charfi a affirmé que la rencontre-dialogue a permis d'aborder "les principales questions qui entravent la profession d'avocat", précisant qu'elles ont été traitées "eu égard à leur interaction avec l'action de la justice". Le ministre a en outre ajouté que la prise en charge des problèmes de l'avocat "est au centre de la réforme judiciaire", soulignant que le ministère et les avocats ont convenu "dans un premier temps de les traiter dans un cadre coordonné dont le délai et le contenu sont bien définis". Les deux parties ont abordé le statut de l'avocat et le code de procédures civile et administrative et le code de procédure pénale, outre la question des délais de traitement des affaires. Dans ce sens, M. Charfi a affirmé qu'il a été convenu "dans un premier temps d'impliquer le barreau dans tous les projets initiés par le ministère de la Justice". Par ailleurs, la rencontre a porté sur la formation vu "son importance primordiale en ce qui concerne la qualité de l'action judiciaire", a indiqué M. Charfi, soulignant "la nécessité de créer une école nationale de formation des avocats avec des annexes régionales pour satisfaire les besoins de formation dans cette profession". L'Assemblée générale de l'UNBA s'est tenue le 17 novembre et avait décidé le boycott par les avocats de toutes les audiences prévues au niveau national du 2 au 6 décembre prochain, outre le boycott de l'ouverture officielle de l'année judiciaire 2012-2013. Les avocats, au nombre de 30.000 au niveau national, appellent à la révision du projet du statut d'avocat et l'amendement intégral de 64 de ses 120 articles. Les avocats revendiquent également la révision du code de procédure civile et administrative, la création d'écoles de formation pour les avocats, une justice de qualité et la réhabilitation de la justice des statistiques,. La rencontre-dialogue a réuni le ministre de la Justice, le bâtonnier de l'UNBA et des bâtonniers des barreaux régionaux, au nombre de 15, outre des cadres du ministère de la Justice, des procureurs et les présidents des conseils des barreaux régionaux. "Le fait d'avoir accepté le principe de cette rencontre et d'y participer permet l'amorce d'un dialogue positif et bénéfique, non seulement pour les deux parties au dialogue mais aussi et surtout pour la justice de façon générale et pour le justiciable de façon particulière", a indiqué le ministre lors de l'allocution d'ouverture de cette rencontre-dialogue.