L'amélioration de l'accès au crédit pour les PME et les micro-entreprises ainsi que le développement des régions défavorisées constituent les principaux enjeux devant les gouvernements arabes au lendemain des évènements dits du "printemps arabe", a affirmé dimanche un cadre de la Banque mondiale. "Il est vrai que les évènements du +printemps arabe+ ont apporté de nouvelles réponses aux attentes des populations en matière d'ouverture, de démocratie et de libertés individuelles, mais les dirigeants arabes sont aujourd'hui appelés à réunir les conditions nécessaires pour assurer le développement économique et social escompté", a indiqué à l'APS, Simon Gray, directeur du Maghreb à la BM, en marge d'une rencontre organisée par la Banque d'Algérie sur la stabilité financière et la croissance économique dans les pays arabes. A cet effet, la facilitation de l'accès au crédit, notamment pour les petits projets, et le développement des régions défavorisées ainsi que le renforcement du tissu de PME devraient être les principales actions que les autorités financières et monétaires arabes, essentiellement les banques centrales, doivent engager, a-t-il précisé. Evoquant la contribution de la BM dans ces efforts, M. Gray a fait savoir que l'institution de Bretton Woods a accordé pour la seule région du Maghreb une centaine de millions de dollars dont 50 millions pour le Tunisie en 2011 et les 50 autres millions pour le Maroc en 2012. Ces financements sont destinés à améliorer les capacités techniques et financières des petites et très petites entreprises des deux pays et qui sont dans leur majorité dirigées par de jeunes porteurs de projets, selon le représentant de la BM. S'agissant de l'Algérie, il a souligné "l'efficacité des dispositifs publics de soutien à l'emploi de jeunes", appelant les autorités à renforcer et améliorer ces dispositifs. De son côté, le directeur du conseil d'administration du Fonds monétaire arabe (FMA), Djassim El Menaî, a salué la politique monétaire prudentielle de l'Algérie qui lui a permis d'améliorer sa résilience face aux chocs externes. Il a, toutefois, insisté sur la nécessité de diversifier l'économie algérienne, de réduire sa dépendance aux hydrocarbures et d'optimiser la maîtrise de l'inflation et du chômage. Par ailleurs, le gouverneur de la Banque centrale tunisienne, Chedly Ayari, a mis l'accent, lors d'une communication, sur la nécessité pour les autorités financières arabes de "concilier entre les défis de la stabilité financière et macro-économique, d'un côté, et les besoins de développement économique et social et, du fait, apporter des réponses pratiques aux attentes des populations en matière d'emploi, de logement, de distribution de la richesse et surtout de la prise en charge de la demande sociale".