L'Assemblée générale de l'ONU a adopté lundi une résolution pour la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient (ZEAN), malgré l'annulation de la Conférence sur l'établissement de cette zone, qui était prévue pour la fin décembre en cours à Helsinki (Finlande). A travers cette résolution, l'Assemblée générale demande à tous les pays du Moyen-Orient de prendre d'urgence des mesures favorisant la création d'une telle zone et, pour ceux qui ne l'ont pas encore fait, de soumettre leurs activités nucléaires aux garanties de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Elle a aussi appelé les pays de la région ''de s'abstenir de mettre au point, de fabriquer, de mettre à l'essai ou d'acquérir d'aucune autre manière des armes nucléaires ou d'autoriser l'implantation sur leur territoire, ou sur des territoires placés sous leur contrôle, d'armes ou explosifs nucléaires''. Par ailleurs, la résolution réaffirme le droit inaliénable qu'ont tous les pays d'utiliser l'énergie nucléaire à des fins pacifiques et de se doter des moyens nécessaires à cet effet. Dans une autre résolution sur ''le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient'' qu'elle a adoptée également, l'Assemblée générale de l'ONU rappelle qu'''Israël demeure le seul Etat du Moyen-Orient à n'avoir encore pas adhéré au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).'' Cette résolution a ainsi exhorté ce pays de placer ''toutes ses installations nucléaires sous les garanties généralisées de l'AIEA pour que l'objectif de l'adhésion de tous les Etats de la région au Traité puisse être atteint''. En outre, la résolution demande à Israël non seulement d'''adhérer sans plus tarder au Traité'', mais aussi ''de ne pas mettre au point, fabriquer, mettre à l'essai ou acquérir d'aucune autre manière des armes nucléaires, de renoncer à posséder de telles armes et de placer toutes ses installations nucléaires non soumises aux garanties sous les garanties intégrales de l'AIEA''. Ce qui constituerait, a-t-elle insisté, ''une mesure importante de renforcement de la confiance entre tous les Etats de la région et un pas vers la consolidation de la paix et de la sécurité''. Après l'adoption de ces deux résolutions, le représentant d'Iran a déploré l'annulation de la Conférence pour la création d'une zone exempte d'armes nucléaire au Moyen-Orient prévue à fin décembre en Finlande. Selon lui, si les Etats-Unis ont attribué cette annulation au fait que les pays de la région n'eurent pas trouvé d'accord pour la tenue de cette Conférence, ''la vérité est qu'Israël est la seule partie à avoir refusé de participer à cette rencontre internationale''. Pour sa part, le représentant de la Syrie a déploré que la tenue de cette conférence ''dépende d'un seul pays de la région, Israël, qui possède des têtes nucléaires, menace la stabilité de toute la région et ne fait pas partie du TNP''. Il a indiqué qu'Israël est ''la seule menace nucléaire dans la région et qui cherche à détourner les regards des véritables dangers de la prolifération nucléaire dont ce pays est à l'origine''. Il est à rappeler qu'après l'annonce de l'annulation de la Conférence d'Helsinki, les pays arabes avaient appelé, jeudi, les parties chargées de l'organisation de cette conférence d'assumer leur responsabilité dans ce report et ont mis en garde contre l'impact d'un échec des efforts internationaux à tenir cette rencontre sur la révision du Traité et du système de non-prolifération nucléaire. Les prétextes avancés pour le report de la réunion d'Helsinki sont "inacceptables", ont affirmé les pays arabes, lors de leur rencontre, estimant que le motif des tensions régionales ne justifiait pas le report de la réunion mais qu'il devait encourager sa tenue en vue de garantir la stabilité, ajoutant que tous les pays de la région, excepté Israël, avaient, pourtant, confirmé leur participation.