La militante anticolonialiste française Jacqueline Fraysse a reçu, jeudi soir à Paris, une médaille honorifique du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en reconnaissance de ses "nobles actions envers l'Algérie" durant et après la guerre de libération nationale. Cette distinction ainsi qu'un diplôme d'honneur lui ont été remis, au nom du chef de l'Etat, par le Consul d'Algérie à Nanterre, Abdelkader Dehendi, lors d'une cérémonie organisée au siège du Consulat, en présence de membres de la Fédération FLN de France, d'élus locaux, dont le maire de Nanterre, Patrick Jarry, et de représentants du mouvement associatif. Visiblement émue, la députée de Nanterre à l'Assemblée nationale française s'est dite à la fois "surprise et touchée" par cette haute distinction qui, a-t-elle affirmé, l'a renvoie à "l'engagement de toute une vie aux cotés de celles et ceux qui agissent pour la justice, la liberté et la paix et aussi pour l'épanouissement humain". "Née dans une famille de militants communistes et ayant toujours vécu à Nanterre, j'ai été très tôt sensibilisée au combat du peuple algérien, intimement mêlée à ceux du peuple français (à) dans une ville marquée par ses immenses bidonvilles", a-t-elle dit. Avant d'être députée, Jacqueline Fraysse était, douze ans durant, maire de Nanterre. Cardiologue de formation, elle s'est distinguée pendant la guerre de libération nationale par son engagement en qualité de médecin et de militante communiste aux côtés des populations des bidonvilles de Nanterre, notamment dans le domaine de la Protection maternelle et infantile. Fidèle à ses engagements, elle a continué, en tant qu'élue, à se tenir aux côtés de la population algérienne de Nanterre et a contribué activement à la résorption de l'habitat précaire et à la promotion des familles par le développement spectaculaire des infrastructures scolaires et sportives au profit de l'enfance et plus particulièrement la petite enfance En lui remettant la distinction, décernée dans le cadre du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, le consul de Nanterre a affirmé que cet hommage témoigne de "l'engagement fidèle" de Mme Fraysse pour les causes justes, assurant que "l'Algérie n'a jamais oubliée ses amis". "Il est des hommes et des femmes qui ont travaillé très dur juste pour apporter au moins le sourire aux pauvres algériens qui vivaient dans les bidonvilles des Hauts-de-Seine, et Jacqueline en fait partie", a-t-il dit.