La mission de l'Union africaine et de l'ONU au Darfour (Minuad) a mis en garde vendredi contre une "catastrophe humanitaire" dans cette région de l'ouest du Soudan. Elle a précisé qu'une de ses patrouilles qui cherchait à vérifier d'éventuels raids aériens des forces armées soudanaises sur la région de Shangil Tobay, au Darfour-Nord, s'était vu refuser son accès mercredi. "La Minuad appelle toutes les parties à protéger les civils et à donner à la mission un accès illimité et une liberté de mouvement à travers le Darfour", a déclaré la porte-parole de la Minuad, Aicha Elbasri, dans un communiqué. "La mission avertit également que les combats incessants pourraient mener à une catastrophe humanitaire pour les civils déplacés au Darfour-Nord". Elle a précisé que la Minuad avait reçu des informations selon lesquelles des populations avaient été déplacées de sept villages dans la région de Shangil Tobay, conséquence d'"une série d'attaques présumées par des groupes armés et des raids de l'armée soudanaise dans la zone le 12 décembre". La Minuad avait déjà souligné début novembre que "l'escalade de la violence" dans la région était devenue "un sujet de grave inquiétude". Mme Elbasri a aussi indiqué avoir été informée que des civils de Hachaba et de trois autres villages dans la région de Tawila, à l'ouest d'El-Facher, chef-lieu du Darfour-Nord, avaient fui après "des raids aériens des forces soudanaises et une attaque d'un groupe armé le 18 décembre". L'arrivée de nouveaux déplacés dans les camps créerait des difficultés supplémentaires, que ce soit pour l'eau, l'accès au soin ou à l'éducation, a-t-elle estimé. Plus d'un million de déplacés habitent dans des camps au Darfour, neuf ans après le début d'un soulèvement de groupes rebelles autochtones contre le gouvernement de Khartoum. Bien que les violences aient diminué, des villages ont été rasés et des combats entre rebelles et forces gouvernementales, des querelles tribales et le banditisme continuent d'affecter la région.