La chef par intérim de la mission de paix conjointe Union africaine-Nations Unies au Darfour a qualifié lundi de "préoccupante" la hausse des violences dans certaines zones de cette région du Soudan en déplorant un nombre important de victimes civiles. "Nous constatons un nombre grandissant d'incidents de sécurité au Nord Darfour, y compris des heurts entre des éléments armés de différentes communautés, qui ont fait un nombre important de victimes civiles", a déclaré Aïchatou Mindaoudou. Elle s'exprimait à l'ouverture de la deuxième rencontre de la Commission conjointe internationale, institution en charge de la surveillance du cessez-le-feu conformément à un accord signé en 2011 par le gouvernement et une coalition de petites factions rebelles darfouries, le Mouvement de la libération et de la justice (LJM). Mme Mindaoudou a qualifié cette augmentation de "tendance préoccupante", et déploré "l'impasse" dans laquelle se trouve la mise en oeuvre de l'accord de paix signé en juillet 2011 à Doha entre Khartoum et certains rebelles. Elle n'a pas évoqué d'incident précis, cependant la mission de paix conjointe Union africaine-Nations Unies au Darfour (Minuad) a indiqué dimanche son intention de mener une "évaluation" sur des violences dans l'Etat de Hachaba dans le district de Koutoum, dans le Nord-Darfour. Selon les Etats-Unis, 70 civils y sont morts entre le 25 et le 27 septembre lors de combats entre rebelles et forces gouvernementales soudanaises, et de raids aériens. La Commission conjointe internationale sur la Darfour comprend les rebelles du LJM, le gouvernement soudanais, la Minuad, le Qatar, l'Union européenne et la Ligue arabe. Créée par l'accord de paix de Doha, elle est chargée de surveiller le contrôle des armes, et le stockage de l'artillerie lourde du LJM, ainsi que l'intégration des rebelles dans les forces armées soudanaises, et d'autres mesures liées au cessez-le-feu. Selon Mme Mindaoudou, "aucun progrès" n'a pu être fait sur ces points, car la première étape, l'évaluation des forces du LJM, n'a "pas été concluante" soulignant que cette "impasse (...) va entraver les efforts pour rétablir la sécurité". Au moins 300.000 personnes selon l'ONU --10.000 selon le gouvernement-- ont été tuées depuis le début de la guerre du Darfour en 2003 entre des groupes rebelles autochtones et le régime de Khartoum. La violence a baissé en intensité, mais des affrontements sporadiques entre des groupes rebelles et les forces gouvernementales, le banditisme et les heurts entre ethnies se poursuivent.