Le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'éducation, Kishore Singh, a déclaré que les fonds gelés restitués à la Tunisie devraient également être investis dans l'éducation. ''Suite aux mesures prises par l'Union européenne afin de restituer ces fonds, les autorités tunisiennes se trouvent face à une opportunité historique, celle d'affirmer que l'éducation constitue la plus haute des priorités nationales'', a plaidé le rapporteur. Source de développement humain et de progrès social, ''l'éducation est un bien public qui mérite un maximum d'investissement au niveau national'', a poursuivi l'expert qui avait déjà exhorté le gouvernement tunisien ''à ne pas manquer son rendez-vous avec l'histoire'' et à placer le droit à l'éducation au cœur des réformes historiques entreprises. ''Dans le cadre du processus de démocratisation et de réformes qui s'imposent dans le domaine éducatif, il serait hautement opportun de créer un Fonds spécial pour l'éducation'', a suggéré le rapporteur. Un tel fonds, selon lui, ''pourrait financer des projets d'une importance capitale afin de fournir une éducation de qualité et de favoriser la formation des enseignants''. ''Face aux nécessités du développement national et de la mondialisation, de tels projets pourraient être ciblés en vue d'accroître les opportunités d'apprentissage pour la jeunesse tunisienne, en adéquation avec la demande de l'économie et de l'industrie'', a-t-il renchéri. Le fonds évoqué s'inscrit dans la continuité de la Réunion mondiale sur l'Education pour tous, récemment organisée sous les auspices de l'UNESCO et au cours de laquelle les ministres de l'Education présents se sont engagés à augmenter le budget national consacré à l'éducation. Dans le contexte actuel de crise économique et de baisse des budgets alloués à l'éducation, explique l'ONU, la recherche de stratégies alternatives de financement, à l'instar du fonds proposé, est particulièrement nécessaire pour fournir une éducation de qualité.