Le président Barack Obama a annoncé lundi la nomination de son conseiller pour la sécurité nationale et la lutte contre le terrorisme, John Brennan, au poste de directeur de la CIA (Central Intelligence Agency). Agé de 57 ans, M. Brennan, qui avait déjà effectué une visite à Alger en janvier 2011et rencontré plusieurs ministres algériens à Washington en 2011 et 2012, vient en remplacement de David Petraeus qui avait démissionné en novembre dernier pour une histoire de mœurs, et dont l'intérim est assuré par le Directeur-adjoint de la CIA, Michael Morell. M. Brennan a une parfaite connaissance des arcanes de la CIA puisqu'il y a déjà exercé durant 25 ans depuis les années 80 jusqu'à 2005 en occupant, au début de sa carrière au sein de cette redoutable agence de renseignement, les postes d'analyste au bureau des analyses du Proche Orient et de l'Asie du Sud de la direction du renseignement, comme il a était chargé de l'analyse du terrorisme au Counterterrorist Center (centre contre-terroriste de la CIA). Par la suite, il passa du poste d'assistant exécutif du directeur adjoint de la CIA à celui de chef de station à Ryadh (Arabie saoudite) avant d'être chargé de la mise en place du Terrorist Threat Integration Center, prédécesseur du National Counterterrorism Center. Pressenti pour être nommé directeur de la CIA en 2009 durant le premier mandat présidentiel de Barack Obama, sa nomination fut retirée, par la suite, en raison de ses commentaires sur l'usage de la torture sous l'administration Bush dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Dans sa lettre adressée à Obama à l'époque, M. Brennan s'en était défendu en notant qu'il était "un adversaire de la plupart des politiques de l'administration Bush, comme la guerre préventive en Irak et les techniques d'interrogatoire coercitives, y compris la simulation de noyade". Mais la confirmation de sa nomination à la tête de la CIA ne devrait pas rencontrer des embûches, cette fois-ci, compte tenu de ses quatre années de service dans l'administration d'Obama. En tant que conseiller du chef de la Maison-Blanche dans la lutte contre le terrorisme, M. Brennan s'était rendu à Alger en janvier 2011où il avait eu des entretiens avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. "C'est ma première visite en Algérie, j'ai eu plaisir à rencontrer le président Bouteflika et le ministre des Affaires étrangères. Je suis ici pour renforcer les importantes relations qui existent entre l'Algérie et les Etats-Unis. J'ai remis une lettre du président Obama au président Bouteflika dans laquelle il lui fait part de sa sincère gratitude et de son engagement à édifier de fortes relations entre les deux pays et les deux peuples", avait-il déclaré lors de sa conférence de presse à l'issue de sa visite en Algérie. Estimant que "de par sa position géographique et la détermination de ses dirigeants, l'Algérie joue un rôle crucial dans cette zone qui lie l'Afrique au Moyen-Orient", le futur patron de la CIA avait également fait part "de l'engagement de l'administration américaine et du président Obama à continuer la coopération sécuritaire avec l'Algérie et le renforcement des liens entre les institutions du maintien de l'ordre et aussi pour la coopération économique, politique et culturelle". Lors de leurs visites à Washington en 2011 et 2012, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, avaient également rencontré chacun, à la Maison-Blanche, M. Brennan, dont les entretiens avaient permis d'examiner non seulement les questions d'ordre bilatéral et le potentiel de coopération entre les deux pays mais aussi la situation sécuritaire dans la région.