Plusieurs activités mettant à l'honneur le patrimoine culturel algérien sont proposées depuis jeudi à Oran dans le cadre de la célébration du Nouvel an amazigh, Yennayer, à l'initiative de l'association locale Numidya. Une exposition de produits d'artisanat tels les bijoux, la poterie, les robes traditionnelles, la peinture et autres articles à base d'alfa a donné le ton à cette manifestation qui se tient trois jours durant à la médiathèque municipale et en milieux de jeunes. Une vingtaine d'associations activant dans différentes wilayas du pays participent à ce rendez-vous annuel décliné en mosaïque multicolore reflétant toute la richesse et la diversité du patrimoine matériel et immatériel national. Pour les organisateurs, cet événement constitue également un espace de rencontres et d'échanges autour de divers thèmes puisés des champs artistique, littéraire, théâtral, cinématographique, musical, chorégraphique, scientifique et historique. Le public est invité à cette occasion à la projection de "Parfum de lutte", un court-métrage sur la révolution algérienne signé Abderrezak Boumara et Siphax Heouchet, à une pièce théâtrale intitulée "Le jeu des sept familles" jouée par la troupe "Action et Parole" de l'association Numidya, à des récitals poétiques et à des rencontres en hommage à des figures culturelles. Des conférences et des sorties sur les sites historiques de la capitale de l'Ouest sont également programmées dans le cadre de cet événement marqué aussi par la traditionnelle "fête du couscous" offert aux visiteurs. Yennayer constitue, en outre, une opportunité pour les personnes désirant s'imprégner de l'histoire et de l'origine du calendrier amazigh qui entame, samedi prochain, l'an 2963. Les historiens indiquent qu'il s'agit d'un calendrier agraire remontant à 950 ans av. J.C., date à laquelle, selon les pistes de recherche dominantes, le roi berbère Chachnaq a vaincu le Pharaon d'Egypte. L'association Numidya affirme quant à elle que les racines de la tradition Yennayer s'étendent, contrairement aux idées reçues, à l'ensemble des pays de l'Afrique du Nord, dont l'Algérie où la région de l'Ouest est connue parmi les plus anciennes à observer cette célébration. Pour la circonstance, une tournée à travers les marchés les plus populaires de la ville d'Oran, comme ceux de la rue des Aurès (ex-la Bastille) ou de Médina Djédida, permet de constater combien cet événement draine les foules en quête d'arachides et de confiseries, produits fort prisés à cette occasion. Les multiples commerces rivalisent alors d'ingéniosité pour donner la meilleure attraction possible à leurs étals de noix, noisettes, pistaches, cacahuettes, dattes, chocolats et bonbons disponibles en grandes quantités tout au long du mois de janvier. La tradition dans les foyers oranais veut que les parents répartissent l'offrande dans des petits sachets en tissu pour la distribuer à parts égales à leurs enfants, généralement après le dîner qui consiste, à l'occasion, en un repas au "cherchem", un plat en sauce à base de grains de blé bouillis mélangés aux pois chiches et aux fèves. La célébration de Yennayer à Oran est organisée avec le soutien du Haut commissariat à l'amazighité (HCA), des Assemblées populaires de wilaya et de la commune d'Oran (APW et APC), et de la Direction de la jeunesse et des sports (DJS).