Le ministre des affaires religieuses et des wakfs Bouabdallah Ghlamallah, a appelé dimanche à Alger à l'élargissement des domaines wakfs en Algérie pour en faire bénéficier les catégories démunies de la société, au service de la paix sociale. Les wakfs constituent "un élément essentiel dans le développement de l'économie islamique", a indiqué le ministre qui a relevé la nécessité d'élargir leurs domaines pour englober toutes les catégories de la société notamment les pauvres, les orphelins et les couches défavorisées qui "ne possèdent même pas de quoi acheter les médicaments". Pour M. Ghlamallah, l'argent de la zakat distribué annuellement aux pauvres et aux démunis est "insuffisant", soulignant préférer "distribuer cet argent mensuellement" à ces catégories afin de leur assurer une vie décente. Le ministre a préconisé l'établissement d'une institution "wakfs forte" en Algérie dans le but de développer différents domaines en prévention de crises économiques. Il a souligné, à ce propos, que cette réalisation passait par "la reconversion de certains édifices, usines, marchés et puits en argent wakf", au service de la collectivité. Il s'agit, selon le ministre, d'une "révolution de la pensée" susceptible d'éviter à l'Algérie de nombreux problèmes à l'instar de ceux relatifs au logement, à l'électricité et au gaz". M. Ghlamallah a, d'autre part, souligné la récupération de 5000 à 8000 biens wakf, précisant que quelque 4000 biens wakfs sont en phase de récupération non sans difficulté cependant. S'agissant des revenus wakfs, il a indiqué qu'"ils sont modestes" ne dépassant pas actuellement 12 à 15 millions de DA. Beaucoup de biens wakfs, a-t-il dit, sont loués "symboliquement" sachant, a-t-il précisé, que les bénéficiaires ne paient pas les loyers ou le font avec du retard", appelant à revoir les montants et à veiller au payement. Le ministre a appelé à tirer profit des expériences arabes pionnières en la matière à l'exemple de celles du Qatar, d'Oman et du Koweit dans la gestion et l'investissement des wakfs. Il a également plaidé en faveur de la dotation des mosquées en biens wakfs, soulignant que la grande mosquée d'Alger possédait plus de 1000 biens wakfs tandis que les nouvelles mosquées ne possédaient aucun bien de cette nature susceptibles de les aider à poursuivre leurs activités.