L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) qui souffre d'un manque de capacités de stockage va réaliser plusieurs silos d'une capacité totale de 8,2 millions de quintaux (qx), a indiqué dimanche son directeur général, M. Abdelouahab Dermèche. "Effectivement, les capacités de stockage actuelles de l'office sont insuffisantes. Pour cela un programme de réalisation de silos est en cours de concrétisation", a indiqué M. Dermèche devant les membre de la commission de lÆAgriculture, de la Pêche et de l'environnement de l'Assemblée populaire nationale. Il s'agit de 9 silos de grande capacité dont la réalisation est à un stade avancé et de 30 silos métalliques d'une capacité globale de 8,2 millions qx, a-t-il précisé. Le PDG de la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR), M. Boualem Djebbar avait indiqué fin décembre dernier que l'OAIC avait bénéficié d'un crédit de 48 milliards DA pour la réalisation des silos de stockage. L'augmentation des infrastructures de stockage est devenue nécessaire en raison de l'augmentation continue de la production céréalière nationale durant les trois dernières campagnes à la faveur des facilités accordées par les pouvoirs publics à cette filière stratégique. Outre les crédits bonifiés à taux zéro, les pouvoirs publics se sont engagés depuis 2008 à acheter la production des agriculteurs à des prix incitatifs supérieurs aux prix des blés sur le marché international en plus des soutiens des prix des intrants. Le quintal de blé dur est cédé à l'Etat à 4.500 DA, celui du blé tendre à 3.500 DA tandis celui de l'orge est acheté par l'office à 2.500 DA. L'Algérie a produit 51,2 millions qx lors de la campagne 2011/12 contre 42,45 millions qx en 2010/11 et 45 millions en 2009/10 et une record de 61,2 millions qx en 2008/09. Les besoins du pays en céréales sont estimés à environ 80 millions de qx par an. L'Algérie reste ainsi l'un des premiers importateurs de blé au monde notamment en blé tendre dont le pays, grand consommateur, connaît un déficit structurel. Le manque d'aires de stockage est parmi les raisons de la faiblesse de la collecte des céréales que réalise l'OAIC bien que les quantités collectées soient passées de 6,6 millions de qx en 1999 à 22 millions qx en 2012 sur une production totale de 51,2 millions qx. Interrogé sur cet écart entre la production et la collecte, M. Dermèche a indiqué que cela ne relevait pas de son ressort. Il a souligné également que les agriculteurs s'orientaient de plus en plus vers des semences certifiées qui représentent actuellement 50% des superficies emblavées. Mais ce taux reste insuffisant étant donné que l'office dispose de 2,8 millions de quintaux de semences de qualité mais il n'en vend que 1,6 million qx. Interrogé sur la fraude constatée lors des campagnes de moisson battage où certains agriculteurs mélangent des blés importés aux blés produits localement pour bénéficier des prix incitatifs, le responsable de l'OAIC a affirmé que trois infractions ont été enregistrées lors de la dernière campagne. Principal importateur de céréales du pays, l'OAIC approvisionne les transformateurs publics à hauteur de 100% de leurs capacités de trituration et à 60% de celles des privés. L'office approvisionne les transformateurs, en moyenne, de 4,5 millions qx de blé tendre et de 2,3 millions qx de blé dur par mois, selon M. Dermèche.