La Fédération internationale des droits de l'homme (Fidh) a appelé à la mise sur place d'une commission d'enquête "indépendante" pour faire la lumière sur les violations, par l'ensemble des belligérants, des droits de l'homme au Mali. "La FIDH appelle les autorités maliennes, françaises et la communauté internationale à immédiatement mettre en place une commission d'enquête indépendante pour faire la lumière sur les graves violations du droit international humanitaire et des droits de l'Homme commises par l'ensemble des belligérants dans le cadre du conflit au Mali, y compris les exactions des groupes armées au Nord du pays" a-t-elle indiqué dans une déclaration parvenue mercredi soir à l'APS. L'Ong, basée à Paris, s'est dit "fortement préoccupée" par la multiplication des "exécutions sommaires et autres violations des droits humains commises par des soldats maliens, dans le contexte de la contre-offensive menée par les armées française et malienne contre les djihadistes". Elle affirme avoir pu "établir qu'une série d'exécutions sommaires a été perpétrée par des éléments des forces armées maliennes, à partir du jeudi 10 janvier 2013, particulièrement à Sévaré, Mopti, Nioro et d'autres localités situées dans les zones d'affrontements". Selon l'Ong, les victimes de l'ensemble de ces exactions sont des "personnes accusées d'être complices des djihadistes ou des infiltrés, des personnes en possession d'armes, des individus ne pouvant justifier de leur identité lors de contrôles de l'armée, ou ciblés simplement en raison de leur appartenance ethnique et communément appelés les + peaux claires +". Tout en rappelant que les autorités politiques et militaires maliennes et françaises ont appelé de façon répétée au respect du droit international humanitaire et des droits de l'Homme dans le cadre de la contre-offensive, la Fidh s'est dit "préoccupée par l'absence d'enquêtes et d'informations publiques concernant ces violations, les difficultés d'accès aux zones dans lesquelles les exactions se sont déroulées et l'absence de sanctions contre leurs auteurs". Pour son président d'honneur, Sidiki Kaba, ces "exactions entachent" la légitimité de l'opération de restauration de l'intégrité du territoire et "doivent faire l'objet de poursuites par la justice nationale et, le cas échéant, par la Cour pénale internationale qui a ouvert une enquête le 16 janvier sur la situation au Mali".