Les besoins financiers pour prendre en charge la crise malienne ont été réévalués à plus de 950 millions USD, lors de la conférence des donateurs sur le Mali qui s'est ouverte mardi au siège de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba en Ethiopie. Initialement estimés à plus de 461 millions USD pour la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) et plus de 336 millions USD pour le restructuration de l'armée malienne, ces fonds requis sont destinés à couvrir les besoins de 8.000 personnels militaires, policiers et civils prévus dans le cadre de la force internationale (MISMA) et des forces de défense et de sécurité maliennes en vue d'aider ce pays du Sahel à se libérer de l'occupation de groupes terroristes dans le Nord de son territoire, a souligné le général ivoirien Soumaïla Bakayoko, président du comité des chefs d'état-major de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Cette action, selon le responsable militaire, mobilise déjà 1.318 soldats de la CEDEAO et 1.500 du Tchad, un pays d'Afrique centrale sollicité à faire profiter au Mali de son expérience de combat dans le déserta souligné le général ivoirien Soumaïla Bakayoko. La France, pour sa part, va apporter une aide militaire logistique supplémentaire de 47 millions d'euros (63 M dollars) à la force africaine au Mali et à l'armée malienne, a annoncé le ministre Français des Affaires étrangères Laurent Fabius. Ces assises, tenues au lendemain du 20e sommet de l'UA devraient permettre de réponde aux besoins urgents pour les opérations de la MISMA et 300 millions USD pour la restructuration de l'armée malienne. L'UA a annoncé lors du sommet achevé lundi soir la mise à disposition de 50 millions USD pour les actions de la MISMA au Mali. Quelque 70 partenaires internationaux prennent part à cette conférence des donateurs, parmi lesquels la Chine, les Nations Unies, les Etats-Unis, la France et d'autres pays d'Europe, les pays du golfe, les pays d'Amérique latine et d'autres encore. "C'est une étape décisive pour la coordination des efforts en cours en vue de l'accélération du déploiement de la MISMA" , a souligné Alassane Ouatarra, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), annonçant "qu'une contribution de 2 millions USD qui ne tient pas compte de celle apportée dans le cadre de l'UA". Pour le leader politique ivoirien, 145 millions USD sont requis pour répondre au drame humanitaire provoqué par la guerre au Nord du Mali et qui affecte le Niger, pays voisin. Par ailleurs, cette crise a fait l'objet de la part des Nations Unies, de la création de deux fonds fiduciaires pour recueillir les financements à mobiliser, a rappelé le représentant du secrétaire général de l'organisation mondiale, Ban Ki-moon. L'Union européenne (UE) a annoncé le déblocage de 50 millions d'euros en faveur du Fonds de paix de l'UA et le déploiement d'une équipe d'experts militaires pour la formation et la restructuration de l'armée malienne outre une aide de 250 millions d'euros qui sera allouée pour les besoins de base des populations maliennes, le soutien à la société civile, le renforcement de la sécurité alimentaire. Pour le président malien Dioncounda Traoré attend un soutien massif de la CEDEAO, de l'UA, des Nations Unies et de la communauté internationale. Pour le président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Ouédraogo, les besoins exprimés sont prévus pour une année d'opération.