Une réunion d'urgence des chefs d'état-major de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) s'est ouverte samedi à Abidjan pour discuter des opérations militaires en cours au Mali, dont le nord est occupé par des groupes terroristes. Cette réunion est destinée à assurer "la montée en puissance de la Mission internationale de soutien au Mali" (Misma), a affirmé à l'ouverture des travaux le général Soumaïla Bakayoko, chef l'armée ivoirienne, dont le pays préside actuellement la Cédéao. M. Bakayoko a insisté à ce que la Misma puisse "accomplir sa mission", qui consiste à aider le Mali à retrouver son "intégrité" territoriale, alors que le Nord du pays est sous la coupe de groupes terroristes depuis l'an dernier. Il s'agit pour les pays concernés de "confirmer" les troupes qu'ils sont prêts à fournir à la Misma "mais surtout de prendre l'engagement que dans les meilleurs délais ces hommes seront déployés sur le terrain", a révélé, de son côté, le ministre ivoirien délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi. La veille, la Cédéao a indiqué dans un communiqué que les membres du comité des chefs d'état-major vont "évaluer l'état du déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali dont le commandement est africain". Les pays de la Cédéao ont prévu d'envoyer 3.300 soldats afin d'aider le Mali à récupérer le nord de son territoire, tombé aux mains de groupes terroristes dont Ansar Dine et AQMI, à la faveur d'un coup d'Etat militaire en mars 2012. Dans le cadre du déploiement de la Misma, quelque 2.000 soldats tchadiens et 500 nigériens sont en attente au Niger, tandis qu'au Mali, plus de 2.400 soldats français sont déjà présents. Des soldats de la force africaine, mandatée par l'ONU ont, de leur côté, commencé à s'y déployer : ainsi 160 militaires du Burkina Faso sont arrivés à Markala (270 km au nord de Bamako), pour prendre la relève des Français qui tenaient un pont stratégique sur le Niger. A terme la force africaine comprendra quelque 6.000 soldats. Samedi dernier, les dirigeants ouest-africains avaient, lors d'un sommet extraordinaire de la Cédéao tenu dans la capitale ivoirienne, appelé à une mobilisation internationale "plus large" dans les opérations militaires au Mali, où soldats français et maliens combattent les terroristes, dans l'attente du déploiement de la force africaine.