La sélection algérienne de football a clôturé, mercredi soir à Rustenburg, son aventure en Coupe d'Afrique des Nations qu'abrite l'Afrique du Sud (19 Janvier-10 février) sur une note d'optimisme après avoir accroché la Côte d'ivoire (2-2), le super favori pour le sacre final. Une performance qui laisse présager un avenir radieux pour l'équipe du coach Vahid Halilhodzic, pour peu qu'elle évolue avec la même détermination et le même enthousiasme affichés lors du dernier match de poule face aux Ivoiriens. Une sortie qui a confirmé que l'équipe algérienne avait aisément la possibilité de passer au second tour si elle avait fait preuve de plus d'efficacité et de plus de réalisme lors des matchs contre la Tunisie et le Togo que jamais les coéquipiers de Mehdi Lacen ne devaient perdre, eu égard à leur domination outrancière sur leurs adversaires respectifs. Mais la réalité est là et le football est souvent implacable. Il ne suffit pas de dominer pour faire des résultats et les Algériens l'ont appris à leurs dépens en laissant échapper une qualification qui leur tendait les bras au regard du jeu qu'ils ont produit et de leur supériorité manifeste durant les trois matchs qu'ils ont livrés. "Il y a beaucoup de regrets car nous étions capables de faire une longue route dans cette CAN", estiment unanimement le staff technique et les joueurs au moment de faire le bilan de cette expédition en terre sud-africaine, qui se limite à un point sur les neuf possibles, 2 buts pour et 5 encaissés. Maigres statistiques, plus révélatrices que les 500 passes et les 39 centres qu'a souvent évoqués le coach bosnien après l'échec face au Togo qui a précipité l'élimination assez lamentable des Verts. "L'histoire retiendra que la sélection algérienne a quitté la CAN 2013 sur la pointe des pieds avec un résultat somme tout négatif et non le nombre de passes réalisés au cours d'un match", a fait remarquer un commentateur d'une chaîne TV sud-africaine qui regrette néanmoins qu'une équipe aussi fringante ait pu se faire sortir de la sorte. Une grande équipe se construit dans la douleur "Manque d'expérience des joueurs retenus, erreurs de jugement ou de coaching de Halilhodzic, c'est un peu de tout cela" estime un des nombreux envoyés spéciaux de la presse française, qui souligne que si l'équipe algérienne développe un beau jeu, elle est souvent absente au moment de la concrétisation et forcément elle se fait piéger", précise-t-il. A titre illustratif, il prendra pour exemple le match contre la Côte d'Ivoire où l'équipe algérienne menait 2-0 avant de se faire rattraper à 10 minutes de la fin. "C'est la responsabilité des joueurs mais aussi du coach" qui aurait dû fermer le jeu pour casser le retour des coéquipiers de Drogba", souligne-t-il. Si certains joueurs ont fait preuve de naïveté sur certaines situations chaudes, Halilhodzic a lui commis des erreurs tactiques en laissant en place le même dispositif tactique, a-t-il analysé. Ces remarques sont étayées par les déclarations de l'entraîneur et des joueurs eux même. "Nous avons manqué d'expérience et de réalisme en attaque et en défense", ne cessait de répéter le coach bosnien qui aura bien du mal à digérer cette élimination amère, avant de préparer dans les meilleurs conditions possibles les prochaines échéances et particulièrement le match contre le Bénin le 23 mars prochain, pour le compte des éliminatoires de la coupe du Monde. 3 ou 4 renforts donneront plus d'assises à cette équipe A l'instar de ses coéquipiers, Sofiane Feghouli éprouve le même sentiment de déception d'amertume et tente de trouver des explications à ce peu glorieux épisode de la sélection algérienne ? "Je suis déçu tout comme mes coéquipiers mais il faut positiver. Nous avons démontré que nous sommes capables de tenir tête à une équipe comme la Côte d'Ivoire. L'équipe a prouvé qu'elle a de l'avenir. Maintenant la CAN est derrière, nous devons bien retenir la leçon, continuer à travailler en vue des prochaines échéances. Une grande équipe ça se construit dans la douleur", a estimé l'attaquant vedette du FC Valence, qui a été l'auteur du but inscrit sur penalty et passeur pour la seconde réalisation algérienne. C'est Slimani qui résumera le mieux la situation en affirmant que "ce rendez-vous africain nous a fait grandir et nous a permis d'acquérir encore plus d'expérience. Cette équipe a besoin d'être renforcée par 3 ou 4 joueurs expérimentés et je pense qu'à l'avenir on sera plus forts".