L'armée malienne aurait commis de "graves violations des droits humains et du droit international humanitaire (DIH)" au cours du conflit qui l'oppose aux groupes islamistes armés, selon les témoignages recueillis par Amnesty International (AI) lors d'une mission de dix jours au Mali. Un document tirant les conclusions de cette mission indique également que les groupes islamistes armés "ont commis de graves atteintes aux droits humains, notamment des homicides illégaux et le recrutement d'enfants soldats", déplore AI dans un communiqué, dont une copie a été remise à l'APS. Le même document révèle aussi que l'organisation a recueilli des témoignages d'homicides illégaux perpétrés par les groupes islamistes armés. Il est noté, selon le même document établi par AI qu'"au moins cinq civils, dont trois enfants", ont été tués dans un raid aérien dans le cadre d'une opération conjointe menée par les armées française et malienne afin de stopper l'offensive des groupes islamistes armés. "Alors que les combats se poursuivent au Mali, toutes les parties au conflit doivent veiller au respect du droit international humanitaire - en particulier au traitement humain des prisonniers et prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter les dommages causés aux civils", a déclaré Gaëtan Mootoo, chercheur à Amnesty InternationalûFrance sur le Mali. Durant sa mission, la délégation d'Amnesty International a mené ses recherches dans les villes de Ségou, Sévaré, Niono, Konna et Diabaly. "Les autorités doivent ouvrir immédiatement une enquête indépendante et impartiale sur tous les cas d'exécutions extrajudiciaires par les forces armées, et suspendre tout membre du personnel de sécurité soupçonné d'implication dans des violations des droits humains". La France est par ailleurs mise en cause par Amnesty International qui l'accuse |d'avoir mené des frappes contre des civils à Konna. Des responsables français ont déclaré à l'organisation qu'"ils n'avaient pas effectué de frappe à cette heure à Konna", tandis qu'un membre du gouvernement malien et un haut responsable militaire malien ont confirmé à l'organisation qu'une opération conjointe avait commencé à cibler la ville dans la matinée du 11 janvier avec la participation de l'armée française. "Il est absolument impératif que la France et le Mali ouvrent une enquête afin de déterminer qui a effectué cette attaque. Les résultats doivent être rendus publics dans leur intégralité afin que l'on puisse déterminer s'il y a eu violation du droit international", a déclaré Gaëtan Mootoo .