Plusieurs pays ont répondu, hier, à l'appel lancé samedi par Paris et les dirigeants ouest-africains à une aide internationale accrue au Mali. Berlin, qui a déjà annoncé l'envoi de deux avions de transports, a réagi en promettant une aide financière supplémentaire. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a révélé pour sa part que la Russie avait proposé à la France d'acheminer des troupes ou des matériels français au Mali, tandis que le Canada prendrait en charge une partie du transport de la force africaine au Mali. Si la France a assuré que ses soldats resteraient au Mali «le temps nécessaire pour que le terrorisme soit vaincu», Londres et Washington ont exclu en revanche d'envoyer des troupes dans la région, tout en se disant déterminés à lutter contre les agissements d'Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI). Les Etats membres de la Cédéao ont été appelés, quant à eux, à fournir «sans plus tarder» les troupes promises à la force qui a reçu mandat de l'ONU pour aider le Mali à reprendre le contrôle du nord du pays, occupé depuis plus de neuf mois par des groupes armés islamistes. Quelque 2000 membres de la Misma doivent être déployés d'ici au 26 janvier. Quelque 150 soldats sont déjà arrivés à Bamako, dont une cinquantaine de militaires sénégalais sur les 500 promis par Dakar. Il est à rappeler que 2000 soldats français sont d'ores et déjà déployés au Mali. Un nombre qui va atteindre 2500 et peut-être même davantage. Sur le terrain, les militaires français intensifient leur intervention aux côtés d'une armée malienne sous-équipée et se déploient à Niono et Sévaré. Niono (350 km au nord-est de Bamako) se situe à 60 km au sud de Diabali, localité qui avait été prise lundi dernier par les islamistes, qui l'ont abandonnée jeudi, selon l'armée malienne, après des bombardements de l'aviation française. Sévaré (630 km au nord-est de Bamako), qui dispose d'un aéroport, est une ville-clé d'où peuvent être menées des opérations vers l'extrême nord du Mali, et n'est qu'à 50 km de Konna, reprise jeudi par l'armée malienne aux djihadistes. Konna était tombée entre leurs mains le 10 janvier, précipitant l'intervention de la France qui redoutait une percée des groupes islamiques liés à AQMI vers le sud et Bamako. L'armée malienne a patrouillé samedi en périphérie de Diabali, où la situation «n'est pas très claire», selon un officier français à Niono, qui estime toutefois qu'«a priori, les combattants rebelles ont quitté la ville». Plusieurs sources font état d'un repli des islamistes du centre du pays vers Kidal, dans l'extrême nord-est (1500 km de Bamako). A Bamako, des représentants des communautés arabe et touareg au Mali ont dénoncé, hier, des exactions à leur encontre, après la libération de villes et de villages qui avaient été pris par les djihadistes. Elles ont aussi été signalées par l'organisation Human Rights Watch, qui évoque des «meurtres».