L'armée malienne a arrêté et exécuté plus d'une vingtaine de civils dans le nord du pays, selon un rapport publié vendredi par Amnesty International, qui réclame par ailleurs une enquête sur un raid aérien qui a tué des civils dans le centre du Mali au premier jour de l'intervention française. "Il est absolument impératif que la France et le Mali ouvrent une enquête afin de déterminer qui a effectué cette attaque" aérienne qui a visé la ville de Konna et aurait tué cinq civils - dont une mère et ses trois jeunes enfants - au début de l'offensive, affirme un porte-parole, Gaëtan Mootoo. "Les résultats doivent être rendus publics dans leur intégralité afin que l'on puisse déterminer s'il y a eu violation du droit international ", ajoute-t-il. Selon l'ONG, des responsables français ont assuré qu'ils n'avaient "pas effectué" de frappe à Konna à l'heure avancée, le 11 janvier au matin. Amnesty International affirme par ailleurs avoir recueilli des témoignages indiquant que, le 10 janvier 2013, soit la veille du début de l'intervention française, "l'armée malienne a arrêté et exécuté de manière extrajudiciaire plus d'une vingtaine de civils", principalement dans la ville de Sévaré. Là encore, "les autorités doivent ouvrir immédiatement une enquête indépendante et impartiale sur tous les cas d'exécutions extrajudiciaires par les forces armées, et suspendre tout membre du personnel de sécurité soupçonné d'implication dans des violations des droits humains", estime l'ONG, qui s'inquiète également de "disparition forcées" dues à l'armée malienne. Amnesty, dont le rapport a été rédigé à l'issue d'une enquête de dix jours dans les villes de Ségou, Sévaré, Niono, Konna et Diabaly, fait également état de d'"allégations d'homicides arbitraires et délibérés" de la part de groupes islamistes armés, notamment d'exécutions de soldats capturés et de civils. L'ONG dénonce en outre le recrutement d'enfants soldats par ces groupes.