Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a appelé les pays en développement (PED) à protéger leur croissance économique dans un contexte d'une économie mondiale fragile et d'une faible croissance dans les pays riches. Selon le patron de la BM, pour les pays en développement, il s'agit de mettre l'accent sur le renforcement du potentiel de croissance de leurs économies tout en renforçant les mesures qui leur permettront de parer aux risques découlant de la situation dans la zone euro et de la politique budgétaire des Etats-Unis. "La reprise économique reste fragile et incertaine, brouillant ainsi les perspectives d'une amélioration rapide et d'un retour à une croissance économique plus robuste", selon lui. Néanmoins, a-t-il observé, si les pays en développement ont fait preuve d'une "résilience remarquable" jusqu'ici, l'on ne peut simplement attendre un retour de la croissance dans les pays à revenu élevé. C'est pourquoi, a-t-il poursuivi, un soutien aux pays en développement devrait continuer dans leurs efforts d'investissement en matière d'infrastructure, de santé et d'éducation. Les apports internationaux de capitaux aux pays en développement, qui avaient accusé une baisse de 30% au deuxième trimestre 2012, ont depuis repris, a indiqué le président de la BM qui a précisé que les marchés boursiers de ces pays sont en hausse de 12,6 % depuis juin, tandis que ceux des pays à revenu élevé ont progressé de 10,7 %. Cela dit, l'économie réelle n'a pas affiché la même vigueur : La production dans les pays en développement s'est accélérée, mais elle est toujours entravée par le faible niveau de l'investissement et de l'activité industrielle dans les économies avancées. Pour sa part, le premier vice-président et économiste en chef de la BM, Kaushik Basu, a affirmé qu'au moment ou les pays à revenu élevé luttent pour assurer la viabilité de leurs politiques budgétaires, les pays en développement doivent résister à la tentation d'anticiper la moindre fluctuation des politiques des pays développés, et s'assurer plutôt que leurs politiques budgétaires et monétaires soient solides et adaptées au contexte local. "La croissance anémique des pays à revenu élevé freine la croissance des pays en développement, mais la conjugaison d'une forte demande intérieure et d'un renforcement des relations économiques Sud-Sud a soutenu la capacité de résistance de ces pays à un point tel que, pour la deuxième année d'affilée, ils ont contribué pour plus de la moitié à la croissance mondiale en 2012", a expliqué Hans Timmer, directeur du Groupe des perspectives de développement à la BM. Bien que la viabilité budgétaire ne soit pas un problème dans la plupart des pays en développement, leurs niveaux de déficits budgétaires et de dette publique n'en sont pas moins bien supérieurs aujourd'hui à ce qu'ils étaient en 2007, selon la BM. "Pour assurer leur résilience face aux risques de dégradation de la situation, les pays en développement doivent reconstituer graduellement les ressources budgétaires et monétaires nécessaires pour amortir les chocs, et améliorer leurs filets de protection sociale et la sécurité alimentaire", a déclaré Andrew Burns, directeur du service chargé des questions de macroéconomie internationale à la BM. A rappeler que la croissance du PIB des PED s'est située à 5,1% en 2012 et devrait atteindre 5,5% en 2013 pour se renforcer encore à 5,7 et 5,8%, respectivement, en 2014 et 2015.